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Lorsqu'en mai 1940, à Saint-Nazaire, Nabokov, échappant à l'occupation de la France, s'embarque pour New York, c'est un écrivain russe accompli, considéré comme le plus grand espoir de sa génération. Vingt ans plus tard on saluera en lui le plus grand écrivain américain vivant.
Cette étonnante métamorphose commence à l'université de Stanford, où il est nommé professeur associé, avant d'enseigner le russe et la littérature à Wellesley College et à l'université de Cornell.
Sa passion pour les papillons - il en découvrira deux espèces, dont l'une portera son nom - lui vaut aussi un poste d'entomologiste au Musée de zoologie comparée de Harvard. Mais, entre-temps, il s'est fait connaître en collaborant aux meilleures revues américaines, le New Yorker en particulier, et en publiant des souvenirs, Speak Memory (Autres rivages). Le grand public le découvre en 1957 avec Pnine, un conte gogolien tendre et comique.
L'année suivante, sa notoriété devient mondiale avec Lolita, qui provoque un scandale et se vendra, en vingt ans, à quatorze millions d'exemplaires. Cet immense succès permet à Nabokov de quitter l'enseignement. Il se retire à Montreux, en Suisse, où il mourra après avoir édifié une œuvre qui, à l'image de sa vie, est un défi à la géographie et à la diversité linguistique.