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En rééditant la vie de Soloviev par Maxime Herman, nous pensons répondre à un besoin au moment où l'oeuvre du grand philosophe russe suscite un remarquable renouveau d'intérêt parfaitement justifié. Ce qui ne l'était pas en revanche, c'était précisément de l'avoir un peu oublié, du moins dans le monde francophone. En quelques pages, l'auteur offre une remarquable synthèse de la vie et de l'oeuvre, si étroitement mêlées, d'un auteur très représentatif du génie russe.
La tradition philosophique occidentale est passée bien souvent d'une distinction indispensable entre la théologie et la philosophie à une séparation parfois radicale et même polémique de ces deux savoirs. En Russie, les liens ont été plus étroitement conservés chez des auteurs comme Soloviev et son école. Comme il fallait trouver une expression, on a parlé de philosophie religieuse, mais le terme est équivoque.
Il est d'origine occidentale et traduit plutôt une difficulté d'interprétation qu'une vue exacte du genre littéraire. Il faut se reporter au mémorable débat des années 30, à Paris, sur la philosophie chrétienne, pour retrouver les éléments d'une meilleure intelligence de la philosophie religieuse russe. Résumons en quelques mots les termes du débat : Maurice Blondel offrait une philosophie d'aspiration chrétienne et même catholique tandis que Jacques Maritain et Etienne Gilson voulaient une philosophie d'inspiration chrétienne.
Avec Soloviev, il faudrait peut-être évoquer une philosophie d'affectivité chrétienne.