Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Elle avait découvert la saveur de l'esprit. Et cela la dégoûta à jamais de tous les plaisirs du corps.
Un jour, elle se rappela qu'à la suite d'une...
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Elle avait découvert la saveur de l'esprit. Et cela la dégoûta à jamais de tous les plaisirs du corps.
Un jour, elle se rappela qu'à la suite d'une maladie très grave, elle avait dû absorber de la viande et un peu de vin doux. Ce souvenir la plongea dans la consternation, elle en perdit le repos, et ne put le retrouver qu'en mettant sa chair à la torture. Elle trouva alors un moyen assez extraordinaire de contrebalancer toutes les jouissances passées ! Ivre de ferveur, envahie par la douceur de l'Agneau pascal, elle prit son corps en horreur; et alors que rien ne l'y obligeait, elle s'empara d'un couteau et se mutila en plusieurs endroits, très profondément. Puis elle eut honte et enterra les parties amputées. Le feu dévorant de l'amour qui l'incendiait l'emporta sur la douleur physique et c'est alors qu'elle vit, dans ce ravissement d'extase, un des séraphins se tenant tout droit à ses côtés. Après son décès, les femmes qui procédèrent à la toilette mortuaire furent saisies à la vue de ces blessures; seuls les prêtres qui l'avaient entendue en confession comprirent de quoi il retournait.