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1944, la campagne d'Italie s'achève. Un général passe sur le front des troupes. Son regard se pose sur un jeune gradé déjà décoré, un tirailleur marocain. "Fin ouah el bled enta ? (d'où es-tu ? ) demande le général. De Mont-de-Marsan dans les Landes, mon Général." Le général s'éloigne, perplexe. Pourtant, le caporal Bernard Cabiro a dit la vérité. Son teint recuit par le soleil est à l'origine de cette méprise.
En 1945, après la campagne d'Alsace, il conquiert l'épaulette et choisit la Légion Etrangère. Un premier séjour en Indochine lui vaut ce surnom qui claque comme un coup de fusil : le "Cab". Adulé de ses légionnaires, reconnu par ses pairs, fêté par ses chefs, le "Cab" sera l'une des figures les plus marquantes des paras de la Légion, l'artisan de leur légende. Du Cambodge au Tonkin, de Phan Thiet à Dien Bien Phu, partout où se battent les bérets verts, il y aura Cabiro.
Jusqu'à l'Algérie où, en 1961, en rejoignant le putsch d'Alger, il sacrifie volontairement une fulgurante carrière.