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Le XXe siècle est le siècle de la révolution lente et silencieuse des femmes en Iran. Dès 1906, pour protester contre leur mise à l'écart de la sphère publique, elles participèrent à un Mouvement constitutionnel, qui mit à mal le pouvoir Qajar. Leur action se structura sous le règne des Pahlavi. En 1963, le Chah mit en oeuvre la grande réforme dite Révolution blanche, qui permit aux femmes d'obtenir le droit de vote.
En septembre 1963, pour la première fois, six femmes furent élues au Parlement iranien. Profitant de cette ouverture, les femmes de la classe moyenne urbaine militèrent pour d'autres droits, jusqu'à l'adoption du Code de protection de la famille en 1967, qui légalisait pour les femmes le droit au divorce, le droit à la contraception et mettait sous conditions la polygynie traditionnelle. Le corps féminin était dès lors devenu un enjeu majeur pour des politiques de réglementation, imposant, interdisant ou autorisant des normes, et installant de fait un féminisme d'Etat.
Les classes aisées de la société profitèrent de ce mouvement, sans que la libéralisation atteignit les milieux ruraux et les classes populaires. Comment les Iraniennes réagirent-elles au contrôle social ? C'est l'objet de ce livre. Soumis ou libre et revendicatif, le corps féminin a résisté ou accepté, continué à se vivre et s'exprimer. L'auteure décrit l'émergence de nouveaux usages dans les rapports entre femmes et hommes, tels que l'Iran les connut jusqu'en 1979.
La cause de l'égalité entre les sexes est historiquement ancrée dans la réalité sociale iranienne. Les Iraniennes d'aujourd'hui pourraient-elles concevoir d'y renoncer ?