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Paraît un jour un livre, d'un romancier allemand, qui raconte l'histoire universelle, sagement absurde, d'un homme ordinaire, dans une ville impersonnelle. L'ouvrage passe inaperçu ou presque, jusqu'à ce que l'on découvre, sept ans plus tard, l'existence d´un roman " jumeau ", au titre et à l'intrigue en tous points identiques. Un livre publié à la même époque, dans une autre langue, par un auteur uruguayen.
Lequel serait resté dans l'anonymat le plus total s'il ne s'était pas ainsi trouvé, avec son confrère allemand, promu héros d'une vertigineuse coïncidence dont s'emparent vite éditeurs, essayistes, critiques, universitaires... Mais la question demeure : deux hommes, étrangers l'un à l´autre, peuvent-ils réellement avoir écrit le même roman ? Avec une ironie diffuse, traversée d'élans burlesques, Kostis Maloùtas dessine, de fausses pistes en vrais questionnements, un impressionnant réseau de textes " gigognes " où sont soulevés, un à un, les grands enjeux de l'industrie littéraire.
Une fois (et peut-être une autre)
Kostis Maloùtas n’a (peut-être) pas écrit l’histoire de Wim Wertmayer qui a publié, en Allemagne, son livre Une fois (et peut-être une autre) dans un relatif anonymat, ni même celle de Joaquin Chiellini qui a publié également un livre, le même, mais dans son propre pays et dans sa propre langue, en Uruguay. Kostis Maloùtas a écrit l’histoire qui se déroule dans ces deux livres, mais pas seulement, il a aussi écrit l’histoire de deux critiques littéraires, des deux côtés de l’océan, qui ont commis le même ouvrage concernant les deux romans précédemment cités, qui sont identiques ne l’oublions pas. De quoi parle le livre ?: un homme, ordinaire, dans une ville sans situation géographique et un temps indéterminé. Kostis Maloùtas n’a donc peut-être pas écrit l’histoire qu’il a écrite, ni-même celle que l’on est en train de lire.
Voilà.
Une fois (et peut-être une autre) fait partie de ces livres inclassables, un livre tout de suite incontournable.
Abyssal, absurde, sinueux. On s’y casse la tête, on y perd le nord. Puisque chaque page réserve une surprise autant être prêt à la distorsion.
Une découverte ébouriffée de la jeune littérature grecque.
Une lecture jubilatoire et ô combien jouissive !