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"Un matin tu m'as quitté. Comme ça. Sans préavis. Tu m'as tendu une lettre, toi qui n'en écrivais jamais, pour me dire que nous deux, c'était fini. Toi, la solaire Aurélie, ma belle, mon tout. Je n'ai pas compris, même si tu écris qu'il n'y a rien à comprendre. Je cherche malgré tout des raisons, et je ne cesse de m'embourber et de choir. Il y a bien les copains, Blaise et Jen, et mon autre famille, les Tissier, le trio de matheux, Pierre, Euclide et Albert, qui tentent de me sortir des marécages, mais la blessure se creuse, et en ravive une autre, celle que je cache, et qui est bien plus profonde encore.
Comment refaire surface ? "
Anti-Dicton...
Ce n'est pas moi qui me suis emparée de ce roman, c'est lui qui s'est emparé de moi.
Cela arrive, parfois, j'ouvre un livre machinalement, parce qu'il est le suivant sur la pile.
Et, d'une lecture détachée, je passe très vite à une lecture compulsive, accrochée à mon bouquin comme à une bouée.
(J'ai vécu cela avec Pennac, Gavalda à ses débuts, et plus récemment Axl Cendres ou Emilie Chazerand...et tant d'autres!)
L'auteure de cette histoire tragi-comique, me (nous, vous) fait un beau cadeau.
C'est une sacrée conteuse, qui, de sa plume ciselée, sert la langue française avec l'air de ne pas y toucher.
La lire, c'est comme déguster une friandise.
Et entrer dans l'univers chaotique de Marcel, accompagner son apprentissage de la vie.
Rencontrer de vrais gens, tellement incarnés qu'ils se matérialisent aussitôt, oh! l'inénarrable famille Tissier, Maria la nounou...
Avoir la gorge nouée, être irritée, émue, ou exploser de rire tant les situations savoureuses ou burlesques le méritent.
Bref, s'évader, oublier le quotidien, s'immerger en bonne compagnie, pendant quelques deux cent pages, c'est le propre d'un bon livre.
"La vie est une fête en larmes" a écrit un jour Jean d'Ormesson.
Claire Renaud l'a bien compris.