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C'est un bilan accablant des premiers mois de la présidence de Nicolas Sarkozy que dresse la Ligue des droits de l'Homme dans ce livre. Une présidence marquée par la rupture revendiquée : nouvelles orientations politiques, bouleversement de la manière d'exercer le pouvoir, mais surtout rupture avec les droits de l'Homme, malgré l'utilisation purement marketing qui en est faite par le nouveau pouvoir.
La LDH alerte en premier lieu sur l'" asphyxie de la démocratie " que provoque le présidentialisme de N. Sarkozy, auquel ne résiste aucune institution : ni le Gouvernement ni le Parlement ni la justice. Elle met ensuite en garde contre le " tout sécuritaire ", servi par une escalade législative, et contre la société du contrôle et de la surveillance qui tend à s'imposer, notamment à travers la multiplication et le croisement des fichiers sur les personnes.
De même ne peut-on que s'alarmer d'un pouvoir prétendant définir l'identité nationale, sélectionner les immigrés (quitte à les soumettre à des tests ADN) et traquer les sans-papiers jusqu'à déclencher les pires drames humains. La ségrégation s'exerce aussi sur le plan social, puisque la réforme des contrats de travail, l'émiettement des 35 heures dessinent le clivage entre une " France du mérite " et une autre " de la glandouille ".
Enfin, l'exercice d'une diplomatie désinhibée (Libye, Chine, Russie...) accorde la prééminence à la valeur " contrat " au détriment des droits de l'Homme, alors que la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme est condamnée à jouer les utilités. La fragmentation sociale que porte en germe la politique du nouveau pouvoir lance le défi de la construction de nouvelles solidarités.