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On peut aimer les secrets et trouver que certains noms méritent d'être réexposés à la lumière. Ainsi celui du cinéaste espagnol Adolpho Arrietta, né en 1942, héritier en poésie de Jean Cocteau, contemporain de Marguerite Duras, de Jean Eustache, de Jean-Claude Biette et de Enrique Vila-Matas. Son oeuvre, entamée dans les années 1960, a connu un sommet dans la seconde partie des années 1970. Ayant quitté Madrid pour un Paris peuplé de créatures (la bande de travestis les Gazolines), Arrietta tourne alors des contes défaits dans le sillage majestueux de l'underground de Montparnasse.
Dans cet entretien avec le critique Philippe Azoury, l'auteur des Intrigues de Sylvia Couski, d'Imitation de l'ange, ou de Tam Tam raconte une vie où l'artiste a pour seul devoir de continuer à inventer des oeuvres d'art que la vie viendra ensuite imiter. Flammes, réalisé en 1979, sert de fil rouge à ces antisouvenirs. Ce film condense les recherches d'Arrietta, déploie ses obsessions, explore son fétichisme, met en avant son amour de la légèreté comme son goût du murmure.
Histoire d'une jeune femme fascinée par les pompiers, Flammes joue avec le feu, porté par une fille du Palace qui n'avait pas encore gagné un nom dans la chanson (Caroline Loeb) et par un nouveau venu qui ne laissait déjà aucun doute quant à l'acteur qu'il allait devenir (Pascal Greggory).