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Lonesome Rhodes, trublion faussement naïf, à peine embauché dans une petite radio du Wyoming, connaît rapidement une renommée qui dépasse les frontières de l'Etat. Les chroniques de son prétendu village d'origine, concentré d'une nation rurale et conservatrice, pétrie de bon sens, touchent des milliers d'auditeurs. Recruté par la télévision, où son show devient incontournable, ce Vagabond de l'Arkansas abandonne peu à peu le registre du divertissement pour la politique.
Il donne son avis sur tout, veut remédier aux maux, réels ou inventés, dont souffre le pays. Ivre de son propre succès autant que d'alcool, il s'imagine sauver l'Amérique. Adaptée au cinéma par Elia Kazan en 1957, cette charge virulente contre le populisme et les médias de masse demeure d'une troublante actualité.
Le vagabond de l'Arkansas
Dans ce bref roman, Budd Schulberg dresse le portrait d'un homme qui, grâce à sa gouaille venue des plaines rurales de l'Arkansas, sa sagesse populaire et son allure de Saint-Bernard dangereux, accède aux plus hautes sphères de l'influence médiatique.
Effrayant, acerbe et précis, le visage de cet homme dépendant au succès et à l'alcool fait figure de héros fou tourmenté et violent.
« Je voyais Lonesome Rhodes comme un Néron mâchant un chewing-gum en grattant sa guitare boîte-à-cigares et se vautrant dans les publicités pendant que la civilisation disparaissait dans les flammes », nous le décrit la narratrice.