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Pourquoi les hommes, qui ont été capables de découvrir les secrets de la matière et de la génétique, n'ont-ils pas encore trouvé la clé de répartition des richesses et des revenus susceptible de recueillir un large consensus et donc d'instaurer la justice sociale ? La réponse à cette question est simple : c'est parce qu'ils ne l'ont pas cherchée. Les libéraux ont toujours prétendu, depuis Adam Smith, que le laisser faire était le meilleur moyen d'améliorer le sort des plus démunis.
Quant aux marxistes, leur objectif était le collectivisme qui, croyaient-ils, règlerait définitivement la question du partage. Les sociaux-démocrates ont donc été les premiers à faire un pas dans la bonne direction, au lendemain de la crise de 29, en essayant de corriger les inégalités par une audacieuse redistribution des revenus. Cette méthode a obtenu des résultats satisfaisants. Avec les idées de Keynes et le progrès technique, elle a été à l'origine de la prospérité et de la démocratisation de la société capitaliste pendant les décennies d'après guerre.
Mais le modèle social-démocrate est aujourd'hui en crise. La croissance est ralentie, de nombreux pays sont confrontés au chômage de masse, les salaires stagnent, les dettes publiques s'envolent et tous les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, doivent faire face à l'appauvrissement des classes moyennes et à l'aggravation inquiétante des inégalités. Alors que faire ? Tout indique que, si la philosophie du modèle social-démocrate reste pertinente (s'accommoder du capitalisme et de l'économie de marché en essayant de corriger les inégalités qui en découlent), le mécanisme adopté jusqu'ici pour remplir cette fonction (la redistribution des revenus) est inefficace, voire contre indiqué.
Il faut donc doter le modèle social-démocrate de nouveaux moyens de réduction des inégalités et la meilleure façon d'y parvenir est de redistribuer le capital. Comment ? En donnant un capital de départ aux jeunes. Facile à financer, facile à mettre en oeuvre, le capital de départ aurait des conséquences largement bénéfiques pour l'individu, la famille, l'économie et la société. Ce serait en outre, cent cinquante ans après Le Capital, la vraie bonne réponse à l'analyse de Karl Marx.
