Entrer dans la vie de Charles de Gaulle à travers le regard de son petit fils offre au lecteur l’opportunité de découvrir les aspects simples et ordinaires de la vie de l’homme du 18 juin qui n’avait, jusqu’alors, pas été possible. “Je venais d’avoir dix neuf ans quand il est parti? Il n’y a pas eu, depuis, un seul jour sans que je pense à ce héros qui était aussi mon grand père…” écrit Yves de Gaulle qui a franchit depuis la soixantaine et qui ajoute “Ce récit est partiel et partial. J’en revendique la subjectivité.”
Yves de Gaulle s’adresse à son grand
père à la troisième personne s’interrogeant sur son parcours et retouchant, ici et là, un portrait bien malmené depuis sa mort. Et puis surgissent des anecdotes qui, pour le coup sont totalement inédite : “ C’était à la Boiserie un jour d’été, pendant un tour du jardin, tout au bout d’une allée droite,sans issue , la plus haute de la propriété. Au delà du petit mur qui la borde commence l’horizon souvent sombre, barré par la forêt des Dhuis. Vous avez soudainement dit : “ Il faut être contagieusement libre” Je n’ai pas compris votre phrase dans l’instant. Je ne suis pas sûr de bien l’entendre aujourd’hui…” Ce que dit un grand-père à son petit fils est souvent anodin mais lorsque c’est Charles de Gaulle qui parle les interrogations peuvent durer des décennies après que les propos aient été prononcés
Le petit fils aborde des thématiques inattendues à propos de son grand-père. Sont ainsi passées en revue la questions du spirituel, celle de la culture, du rapport au temps, ou encore celle de la réalité et l’imaginaire. On y découvre un Charles de Gaulle philosophe à ses heures. “ Il y a aussi une méthode qui est votre manière de penser l’acte de philosopher comme le faisaient d’abord les anciens, les stoïciens en particuliers : un art de vivre, plus ou autre chose qu’une doctrine, sans distance entre l’intime et le politique, la rue et les estrades, sans distinction entre les disciplines, sans clivage entre la pensée et l’action. (…) Vous êtes dans votre démarche plus proche de Montaigne que de Kant, même si vous avez cité d’avantage le second que le premier.” Et il est vrai, pour ceux qui ont lu les mémoires de De Gaulle, qu’il trouve exactement sa place entre ces deux géants de la philosophie, sans oublier un troisième qui joua un grand rôle dans la formation de son esprit : Platon.
Les lignes sur les spécificités de l’écriture de De Gaulle sont passionnantes car elles mettent en évidence ce qui constituait le style d’un homme dont la culture était immense et qui goûtait autant les plaisirs de la lecture que ceux de l’écriture.
Yves de Gaulle revient enfin sur les évènements de 1968 et sur le référendum de 1969 à propos duquel la petite musique qu’il fait entendre ne correspond pas à ce qu’on aurait pu imaginer.
Cet autre regard sur Charles de Gaulle – que son petit fils présente comme un “rebelle permanent sans cesse confronté à l’inachevé” - nous replonge délicieusement en arrière et nous permet de cheminer pendant près de trois cent pages auprès d’un homme qui avait une certaine idée de la France, du destin, et plus simplement, de la vie.
Hugues DE SINGLY (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
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Entrer dans la vie de Charles de Gaulle à travers le regard de son petit fils offre au lecteur l’opportunité de découvrir les aspects simples et ordinaires de la vie de l’homme du 18 juin qui n’avait, jusqu’alors, pas été possible. “Je venais d’avoir dix neuf ans quand il est parti? Il n’y a pas eu, depuis, un seul jour sans que je pense à ce héros qui était aussi mon grand père…” écrit Yves de Gaulle qui a franchit depuis la soixantaine et qui ajoute “Ce récit est partiel et partial. J’en revendique la subjectivité.”
Yves de Gaulle s’adresse à son grand père à la troisième personne s’interrogeant sur son parcours et retouchant, ici et là, un portrait bien malmené depuis sa mort. Et puis surgissent des anecdotes qui, pour le coup sont totalement inédite : “ C’était à la Boiserie un jour d’été, pendant un tour du jardin, tout au bout d’une allée droite,sans issue , la plus haute de la propriété. Au delà du petit mur qui la borde commence l’horizon souvent sombre, barré par la forêt des Dhuis. Vous avez soudainement dit : “ Il faut être contagieusement libre” Je n’ai pas compris votre phrase dans l’instant. Je ne suis pas sûr de bien l’entendre aujourd’hui…” Ce que dit un grand-père à son petit fils est souvent anodin mais lorsque c’est Charles de Gaulle qui parle les interrogations peuvent durer des décennies après que les propos aient été prononcés
Le petit fils aborde des thématiques inattendues à propos de son grand-père. Sont ainsi passées en revue la questions du spirituel, celle de la culture, du rapport au temps, ou encore celle de la réalité et l’imaginaire. On y découvre un Charles de Gaulle philosophe à ses heures. “ Il y a aussi une méthode qui est votre manière de penser l’acte de philosopher comme le faisaient d’abord les anciens, les stoïciens en particuliers : un art de vivre, plus ou autre chose qu’une doctrine, sans distance entre l’intime et le politique, la rue et les estrades, sans distinction entre les disciplines, sans clivage entre la pensée et l’action. (…) Vous êtes dans votre démarche plus proche de Montaigne que de Kant, même si vous avez cité d’avantage le second que le premier.” Et il est vrai, pour ceux qui ont lu les mémoires de De Gaulle, qu’il trouve exactement sa place entre ces deux géants de la philosophie, sans oublier un troisième qui joua un grand rôle dans la formation de son esprit : Platon.
Les lignes sur les spécificités de l’écriture de De Gaulle sont passionnantes car elles mettent en évidence ce qui constituait le style d’un homme dont la culture était immense et qui goûtait autant les plaisirs de la lecture que ceux de l’écriture.
Yves de Gaulle revient enfin sur les évènements de 1968 et sur le référendum de 1969 à propos duquel la petite musique qu’il fait entendre ne correspond pas à ce qu’on aurait pu imaginer.
Cet autre regard sur Charles de Gaulle – que son petit fils présente comme un “rebelle permanent sans cesse confronté à l’inachevé” - nous replonge délicieusement en arrière et nous permet de cheminer pendant près de trois cent pages auprès d’un homme qui avait une certaine idée de la France, du destin, et plus simplement, de la vie.
Hugues DE SINGLY (CULTURE-CHRONIQUE.COM)