En cours de chargement...
"Je me suis penché/et j'ai tiré sur le tapis/sous mes pieds". Cette révérence du jeune poète Constantin Acosmei pourrait à elle seule suffire à faire de lui un cas à part au sein de la nébuleuse de poètes roumains contemporains qui, chacun à sa manière, sont autant de cas à part. Ainsi les trois auteurs rassemblés ici ne sont-ils représentatifs que de leur propre marginalité. Né seize ans plus tôt, Matei Viniec écrit "sur la transparence de la ville", dans le silence d'une gare déserte : "le train s'arrête une seule minute/le voyageur fou s'approche de moi/et me photographie en pleurant".
Née seize ans plus tôt, Ileana Màlàncioiu n'emploie pas plus le mot "Roumanie", et préfère citer un auguste précurseur : "Me perdre seul dans le monde, à l'insu de tous,/Sans quoi la vie est dure, ici-bas" (G Bacovia).