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Après sa thèse de doctorat sur l'épopée des "Toiles de Bretagne ", Jean Martin nous offre aujourd'hui une recherche sur un " Triste XIXe siècle pour les Côtes-du-Nord ". Associant les études démographiques et économiques, il nous fait découvrir l'impossible accession à la modernité d'un département breton au cours de la période 1815-1914. Les Côtes-du-Nord possédaient alors un double avantage : elles abritaient une nombreuse population et elles disposaient de secteurs économiques variés (agriculture, tissage, forges, pêche à Terre-Neuve).
Malheureusement, le monde rural n'a su se perfectionner que tardivement. Les circuits d'exportation de la toile se fermaient aux productions locales. Les forges, concurrencées par les régions du Nord et de l'Est de la France périclitaient. La pêche lointaine connaissait de sérieuses difficultés à Terre-Neuve. Est-ce à dire que rien n'a été tenté pour résister à ces évolutions ? Le Conseil général et divers particuliers se sont efforcés de panser les plaies d'une situation toujours plus préoccupante.
Leur action, hélas, n'a pas trouvé de relais auprès d'un système bancaire peu développé et, surtout, l'ancienne bourgeoisie d'affaires a privilégié la rente foncière en une période de stabilité monétaire. Dans ces conditions, l'émigration est devenue la seule solution à une misère chaque jour plus prégnante.