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La séparation entre un monde dit de l'art et le monde du travail semble aller de soi. Or y a-t-il d'un côté le travail purement aliénant et désincarné et de l'autre celui par lequel se réaliser, faire oeuvre de soi, à l'instar du domaine artistique ? Dans la langue française, jusqu'en 1762, tout artiste était qualifié de bon ouvrier. La sphère de la production est-elle réductible à un univers de la réplication des objets et des services utilitaires, où le travail aurait une valeur seulement instrumentale en tant que gratification salariale ou statut social ? Qui peut se prévaloir du monopole du travail créatif ? Pour envisager une esthétique sociale en rupture avec le fétichisme de l'objet d'art, il faut questionner les évidences qui postulent une différence de nature entre l'ceuvre et le produit, à la lumière de la tradition philosophique.
Le rapport social au travail demeure controversé parla prépondérance de ce dernier dans nos vies. Il revient d'en explorer la complexité, mais aussi les débats de norme à propos de l'emploi, du non-travail, de l'artistique, du revenu d'existence, du temps libéré... Sans ignorer la pression écologique qui remodèlera les modes de production et notre conception du travail, tant sur le plan de la mutation de ses formes que des modalités de sa reconnaissance.