Tourisme, prostitution, sida

L'exploitation sexuelle est l'expression de la disparité des rapports de force entre l'homme et la femme, entre l'adulte et l'enfant. Pour ce qui est des pays du Tiers-Monde, elle est aussi l'expression des rapports économiques entre le Nord et le Sud. Car c'est bien la pauvreté et la misère qui poussent les populations démunies à accepter l'inacceptable : le commerce de jeunes gens et jeunes filles qui n'ont plus pour vivre que leur corps à offrir.
Or les sociétés industrielles acceptent tacitement le fait que beaucoup de touristes se rendent dans le Tiers-Monde à la recherche d'aventures sexuelles. Le voyage en Thaïlande ou vers d'autres "paradis exotiques" est pour ainsi dire entré dans les moeurs. Aujourd'hui le risque du SIDA fait dire à certains que le tourisme sexuel diminue de façon significative. Or il n'en est rien. Les catalogues des agences établies n'ont pas cessé de présenter des offres précises, et ni les tours-opérateurs, ni les gouvernements n'ont pris en compte les conséquences de ce genre de tourisme.
Se gardant bien de faire porter aux prostituées la responsabilité de ce fléau, cette étude décrit le contexte de la prostitution et du tourisme sexuel, et les conséquences du risque du SIDA sur les femmes et les enfants qui vivent du sexbusiness dans le Tiers-Monde. Elle propose en outre une série de mesures qui permettraient de faire avancer ce que plusieurs organismes du Tiers-Monde ont déjà entrepris pour mettre un frein à la maladie et à l'exploitation des femmes et des enfants.