Chroniquer Tardigrade. En voila une entreprise périlleuse ! Comment vais-je m’y prendre ? Comment vous convaincre que ce livre, c’est tout simplement du caviar ?
Dans mes chroniques, j’essaie toujours de filtrer mes impressions de lecture et de les faire passer avant l’histoire mais avec Tardigrade, Pierre Barrault a absorbé mes impressions de lecture. Il les a fait siennes.
Et puis, il n’y a pas vraiment d’histoire. D’ailleurs, ce n’est ni un roman, ni un conte, ni une nouvelle, ni un essai. Alors c’est quoi ?
C’est un Tardigrade. Ça ne vous avance guère et moi non
plus.
Et voila presque que j’essaierais d’écrire comme Pierre Barrault. Heureusement, ce n’est pas possible.
Quand j’ai ouvert ce joli livre, j’ai fait une sortie de route dès les premières lignes et je n’ai pas vu la bretelle.
Où suis-je ? L’écriture est belle !!!
L’encre tremble, l’encre se brouille, je vais me perdre... Comment m’y retrouver ?
J’ai fermé les yeux et j’ai recherché la fréquence de l’auteur.
Voila l’essentiel de Tardigrade. Rechercher la fréquence de l’auteur et s’y brancher.
Après, on tombe dans le piège de l’humour de Pierre ou pas.
Le Tardigrade a chez lui un escalier pour monter et un escalier pour descendre.
Il ne peut pas nager dans le bonheur, il ne sait pas nager. Il risquerait de se noyer.
Il fait des ruptures d’illusion au milieu de la nuit et meurt d’un excès de lucidité dans la matinée. Il ne part jamais en voyage sans emporter sa cheminée...
C’est un récit constitué d’une série de petits textes reliés par un fil. Un fil solide.
Le personnage du Tardigrade tisse sa toile le long des pages. Ce personnage est difficile à saisir. Il a une forme définie et pourtant il se déforme sans cesse.
L’auteur nous roule dans son monde imaginaire, chaque mot est choisi avec soin, chaque mot est placé comme une cerise sur un gâteau et entre ces lignes apparemment anodines, Pierre Barrault met en exergue nos faiblesses et nos failles les plus profondes. Il déracine ce qui est invisible à l’œil nu. Il tresse un lien entre le lecteur, le Tardigrade et lui-même et on referme ce livre avec l’impression de s’être fait un ami.
L’écriture piquante de Pierre est très agréable et si vous ne sombrez pas dans le fou-rire en faisant le panda roux dans le métro, c’est bien dommage pour vous.
Annick FERRANT
RECOMMANDE PAR CULTURE-CHRONIQUE
Chroniquer Tardigrade. En voila une entreprise périlleuse ! Comment vais-je m’y prendre ? Comment vous convaincre que ce livre, c’est tout simplement du caviar ?
Dans mes chroniques, j’essaie toujours de filtrer mes impressions de lecture et de les faire passer avant l’histoire mais avec Tardigrade, Pierre Barrault a absorbé mes impressions de lecture. Il les a fait siennes.
Et puis, il n’y a pas vraiment d’histoire. D’ailleurs, ce n’est ni un roman, ni un conte, ni une nouvelle, ni un essai. Alors c’est quoi ?
C’est un Tardigrade. Ça ne vous avance guère et moi non plus.
Et voila presque que j’essaierais d’écrire comme Pierre Barrault. Heureusement, ce n’est pas possible.
Quand j’ai ouvert ce joli livre, j’ai fait une sortie de route dès les premières lignes et je n’ai pas vu la bretelle.
Où suis-je ? L’écriture est belle !!!
L’encre tremble, l’encre se brouille, je vais me perdre... Comment m’y retrouver ?
J’ai fermé les yeux et j’ai recherché la fréquence de l’auteur.
Voila l’essentiel de Tardigrade. Rechercher la fréquence de l’auteur et s’y brancher.
Après, on tombe dans le piège de l’humour de Pierre ou pas.
Le Tardigrade a chez lui un escalier pour monter et un escalier pour descendre.
Il ne peut pas nager dans le bonheur, il ne sait pas nager. Il risquerait de se noyer.
Il fait des ruptures d’illusion au milieu de la nuit et meurt d’un excès de lucidité dans la matinée. Il ne part jamais en voyage sans emporter sa cheminée...
C’est un récit constitué d’une série de petits textes reliés par un fil. Un fil solide.
Le personnage du Tardigrade tisse sa toile le long des pages. Ce personnage est difficile à saisir. Il a une forme définie et pourtant il se déforme sans cesse.
L’auteur nous roule dans son monde imaginaire, chaque mot est choisi avec soin, chaque mot est placé comme une cerise sur un gâteau et entre ces lignes apparemment anodines, Pierre Barrault met en exergue nos faiblesses et nos failles les plus profondes. Il déracine ce qui est invisible à l’œil nu. Il tresse un lien entre le lecteur, le Tardigrade et lui-même et on referme ce livre avec l’impression de s’être fait un ami.
L’écriture piquante de Pierre est très agréable et si vous ne sombrez pas dans le fou-rire en faisant le panda roux dans le métro, c’est bien dommage pour vous.
Annick FERRANT