Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Loin de toute méditation angoissée sur la solitude humaine, Suzanne et le Pacifique est un pied de nez à Pascal, emporté comme viatique, et à Flaubert,...
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Loin de toute méditation angoissée sur la solitude humaine, Suzanne et le Pacifique est un pied de nez à Pascal, emporté comme viatique, et à Flaubert, qui aurait tempêté contre cette île faite femme où " les pommiers donnent des oranges ", et aurait trouvé là une nouvelle occasion de rager contre le " besoin de poétisation " des femmes, dont la maladie commune et de " demander des oranges aux pommiers... " Traité sur le bonheur de ne point demeurer en repos dans sa chambre, Suzanne et le Pacifique fait le pari de l'eudémonisme païen dont Sartre parlait à propos de Giraudoux -, bouleverse les classifications de la faune et de la flore, dresse l'inventaire d'un monde qui n'existe que parce qu'il est nommé. Giraudoux nous mène en bateau et l'île a ceci de commun avec le radeau, leitmotiv de l'œuvre giralducienne, qu'il permet à l'anarchiste distingué - que Philippe Soupault voyait en Giraudoux - d'isoler la révolte et de laisser l'ordre du monde intact : " On ne devrait s'aimer que sur un navire, un radeau ; on le laisse aller, une fois tout fini, et tout le reste du monde est sauf ".