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Depuis l'imposition du silence des armes par l'Accord de Taëf intervenu en 1989, la société libanaise – ce pays des cèdres au carrefour de l'Orient et de l'Occident – se relève peu à peu de sa déchirure fratricide. Ainsi, après avoir été durant près de deux décennies le symbole du déchaînement guerrier, lui faut-il aujourd'hui s'atteler au défi de la reconstruction : non seulement sa réédification matérielle, mais bien plus la restauration d'une convivialité harmonieuse entre ses nombreuses communautés confessionnelles.
Bref, le crucial enjeu du maintien de la paix ou le passage du statut de "Liban-martyr" à celui de "Liban-projet"... Dans la perspective de ce défi de reconstruction nationale et s'appuyant sur une dense recherche effectuée par le biais d'une enquête originale et novatrice sur le terrain, cette étude s'efforce de proposer un véritable projet de société pour le devenir du Liban. Y sont tout particulièrement mis en exergue les enjeux des phénomènes identitaires et la nécessité d'une culture politique consociative dans l'effort de pacification intercommunautaire.
Mais par-delà le cas d'espèce, l'auteur cherche également à répondre à cette interpellation fondamentale : plutôt que d'être utilisée à des fins conflictuelles, comment vivre harmonieusement l'expérience de la différence dans une mosaïque sociétale ? A travers ces préoccupations, c'est bien le dessein plus général de contribuer à enrichir une réflexion de philosophie politique sur la gestion des tensions au sein d'une société plurale que le présent ouvrage entend poursuivre.
