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La lecture du roman autobiographique de Stefanie Zweig, en deux parties : Nulle part en Afrique [Une enfance africaine] et Quelque part en Allemagne [Une jeunesse allemande], est pour Luc ile Bourcet-Salenson le point de départ d'une étude -- sur trois plans : littéraire, civilisationnel et psychologique - de la problématique de l'émigration forcée. En explorant la vie d'une famille juive allemande qui choisit, en 1938, l'exil au Kenya, terre d'asile de sept cents judéo-allemands, puis le retour dans l'Allemagne dévastée de 1947, l'auteure rappelle la situation historique et géographique de cette époque-là, elle étudie les témoignages de personnes célébres ou non qui ont souffert du IIIe Reich et analyse les réactions des individus exposés à des difficultés qu'ils n'avaient pas prévues.
Cette confrontation va révéler leur caractère et leur identité profonde. Certains réfugiés s'intègrent avec obstination dans le pays d'accueil, d'autres rentrent, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans leur patrie d'origine où beaucoup vont connaître la désillusion. Une partie de ces derniers, cédant au désespoir, n'envisagera pas d'autre issue que le suicide. Enfin, les plus courageux vont manifester leur personnalité résiliente en affrontant la nouvelle configuration de leur patrie où ils ont décidé de vivre quand même.
L'auteure se penche sur ces différentes "identités blessées" et nous montre combien leur quête de sérénité après la Shoah est profondément émouvante.