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XXIe siècle
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les spiridons
Victor quitte sa France profonde natale pour partir à Moscou à la recherche du fils de Vassili, son voisin russe qui lui a appris l’amour de la langue de Goethe Dostoïevski, de l’alcool de patate et de la Sainte Russie. Arrivé à Moscou, Victor va se retrouver dépouiller de ses affaires, rencontrer un ami français qui va l’aider et une vieille tzigane, Olga, qui va le recueillir, lui donner un travail un peu particulier avant de mourir.
Victor se retrouve, avec sur les bras, 5 spiridons ou « âmes » défuntes rappelées sur Terre. Elles ont forme humaine mais ont perdu tout sens
de l’orientation et ne peuvent, sauf exception, interagir avec leur environnement. Ces 5 spiridons vont pousser Victor à suivre le dessein et le destin envisagés par Olga pour lui : rejoindre Lioubimaya, la capitale des tziganes pour y découvrir son rôle. Ces « âmes » viennent d’époques et de lieux différents : un peintre officiel déchu de la Russie de la Grande Catherine, un fervent révolutionnaire soviétique, une prostitué française, un philosophe français, une récente défunte espagnole… Tous cependant conservent le douloureux et atroce souvenir de leur mort.
Ce premier tome entraîne Victor, et le lecteur qui n’en sait pas plus que le héros et découvre les choses au fur et à mesure en même temps que lui, de Moscou en Roumanie à travers les paysages enneigés des steppes russes poursuivis par une étrange corporation monastique…
Sur un fond qui ne semble pas forcément original, Camille von Rosenschild parvient tout de même à créer quelque chose de cohérent et d’intelligent. Le premier tiers du livre met forcément du temps à se décanter. Il faut dire que l’auteur a énormément de choses à mettre en place (que sont les spiridons ? Pourquoi Victor ? qui sont les Boyarins (le fameux ordre qui poursuit Victor) ?...). Une fois cette partie passée, le dernier tiers du livre, à partir du moment où Victor se retrouve au sein de la communauté tzigane de Lioubimaya, tient toutes ses promesses et Camille von Rosenschild parvient à emballer son histoire et à accélérer son action.
Camille von Rosenchild développe intelligemment tout ce qui tourner autour de ses spiridons (leurs liens avec les vivants, leurs interactions, leur dangerosité,…) et, sans crier à l’angélisme, pose les tziganes comme gardiennes d’une mémoire oubliée par les gadjos. Elle pose ainsi ce qui fera, avec un peu de travail, le succès de la suite de ce roman qui parle de fantômes un peu différents de ceux qui hantent les châteaux qu’ils soient dans les landes brumeuses écossaises ou françaises.
Finalement, l’aspect qui m’a le plus gêné dans cette lecture, c’est cette impression récurrente de décalage entre le « temps » du récit et le « temps » ressenti. Je m’explique : tout au long du livre, alors que l’histoire se déroule de nos jours, on a sans arrêt l’impression d’être à l’époque des tsars, au moment de leur chute, que le train pris par le héros et les spiridons n’est pas un train moderne mais une vieille micheline du temps passé, que les voitures ne sont pas des 4x4 modernes mais des voitures tirées par des chevaux…
Cette instabilité ne doit pourtant pas être un frein car au-delà de quelques faiblesses inhérentes à ce type de premier roman (tâtonnements sensibles dans la construction de l’histoire, par exemple, avec une phase d’exposition un peu longue et un style qui se cherche encore notamment dans les descriptions, parfois un peu trop littéraires), ce « Spiridons » première cuvée donne (surtout) envie de goûter, pardon lire, le second…
Les fantômes ont de l'avenir
Victor quitte sa France profonde natale pour partir à Moscou à la recherche du fils de Vassili, son voisin russe qui lui a appris l’amour de la langue de Goethe Dostoïevski, de l’alcool de patate et de la Sainte Russie. Arrivé à Moscou, Victor va se retrouver dépouiller de ses affaires, rencontrer un ami français qui va l’aider et une vieille tzigane, Olga, qui va le recueillir, lui donner un travail un peu particulier avant de mourir.
Victor se retrouve, avec sur les bras, 5 spiridons ou « âmes » défuntes rappelées sur Terre. Elles ont forme humaine mais ont perdu tout sens de l’orientation et ne peuvent, sauf exception, interagir avec leur environnement. Ces 5 spiridons vont pousser Victor à suivre le dessein et le destin envisagés par Olga pour lui : rejoindre Lioubimaya, la capitale des tziganes pour y découvrir son rôle. Ces « âmes » viennent d’époques et de lieux différents : un peintre officiel déchu de la Russie de la Grande Catherine, un fervent révolutionnaire soviétique, une prostitué française, un philosophe français, une récente défunte espagnole… Tous cependant conservent le douloureux et atroce souvenir de leur mort.
Ce premier tome entraîne Victor, et le lecteur qui n’en sait pas plus que le héros et découvre les choses au fur et à mesure en même temps que lui, de Moscou en Roumanie à travers les paysages enneigés des steppes russes poursuivis par une étrange corporation monastique…
Sur un fond qui ne semble pas forcément original, Camille von Rosenschild parvient tout de même à créer quelque chose de cohérent et d’intelligent. Le premier tiers du livre met forcément du temps à se décanter. Il faut dire que l’auteur a énormément de choses à mettre en place (que sont les spiridons ? Pourquoi Victor ? qui sont les Boyarins (le fameux ordre qui poursuit Victor) ?...). Une fois cette partie passée, le dernier tiers du livre, à partir du moment où Victor se retrouve au sein de la communauté tzigane de Lioubimaya, tient toutes ses promesses et Camille von Rosenschild parvient à emballer son histoire et à accélérer son action.
Camille von Rosenchild développe intelligemment tout ce qui tourner autour de ses spiridons (leurs liens avec les vivants, leurs interactions, leur dangerosité,…) et, sans crier à l’angélisme, pose les tziganes comme gardiennes d’une mémoire oubliée par les gadjos. Elle pose ainsi ce qui fera, avec un peu de travail, le succès de la suite de ce roman qui parle de fantômes un peu différents de ceux qui hantent les châteaux qu’ils soient dans les landes brumeuses écossaises ou françaises.
Finalement, l’aspect qui m’a le plus gêné dans cette lecture, c’est cette impression récurrente de décalage entre le « temps » du récit et le « temps » ressenti. Je m’explique : tout au long du livre, alors que l’histoire se déroule de nos jours, on a sans arrêt l’impression d’être à l’époque des tsars, au moment de leur chute, que le train pris par le héros et les spiridons n’est pas un train moderne mais une vieille micheline du temps passé, que les voitures ne sont pas des 4x4 modernes mais des voitures tirées par des chevaux…
Cette instabilité ne doit pourtant pas être un frein car au-delà de quelques faiblesses inhérentes à ce type de premier roman (tâtonnements sensibles dans la construction de l’histoire, par exemple, avec une phase d’exposition un peu longue et un style qui se cherche encore notamment dans les descriptions, parfois un peu trop littéraires), ce « Spiridons » première cuvée donne (surtout) envie de goûter, pardon lire, le second…