Bret Anthony Johnston est l’un de ces jeunes écrivains bourré de talent qui démarre une carrière littéraire avec l’insolence des débutants. “Souviens-toi de moi comme ça” frappe d’abord par sa construction narrative parfaitement maitrisée. Aucun temps mort dans la progression narrative qui met en scène une famille au prise avec un terrible traumatisme : la disparition du petit Justin Campbell que la police va retrouver quatre ans plus tard.
Le retour de Justin, retrouvé par la police, ne va pas combler le terrible abime de culpabilité qui s’est creusé dans le coeur de
chaque membre de la famille Campbell. Johnston va méticuleusement explorer les replis de chaque personnalité qui compose son roman. Il pénètre les ténèbres profondes qui se sont amoncelées autour de la famille Campbell mais en vérité son récit possède une vertu universelle : ce roman place le lecteur face à une situation terriblement humaine et la lente transmutation littéraire qui se produit au terme de ce roman tient de la catharsis aristotélicienne, une véritable purge des passions humaines.
L’écriture de Johnston rend avec une incroyable incandescence les tourments que les êtres s’infligent à eux même. Les passions tristes envahissent par moments chaque espace du récit ne laissant guère d’autres possibilités qu’un concentré de mélancolie. Et pourtant la vie continue et redistribue les cartes des uns et des autres sur un fond d’Amérique quotidiennement ordinaire . “Ce mercredi matin, sur les marches de l’Eglise de Jésus Christ, quelques types au teint jaunâtre buvaient du café et soufflaient leur fumée de cigarette au vent…” La narration semble plonger dans la répétition des situations les plus banales, rien ne se passe vraiment mais la vie passe…. Dans la petite ville de Southport le Christ semble attendre à chaque coin de rue.
La traduction de France Camus-Pichon a su conserver la densité de la syntaxe du romancier américain et nous permet d’en goûter toutes les inflexions. Une très traduction pour un excellent roman
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
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Bret Anthony Johnston est l’un de ces jeunes écrivains bourré de talent qui démarre une carrière littéraire avec l’insolence des débutants. “Souviens-toi de moi comme ça” frappe d’abord par sa construction narrative parfaitement maitrisée. Aucun temps mort dans la progression narrative qui met en scène une famille au prise avec un terrible traumatisme : la disparition du petit Justin Campbell que la police va retrouver quatre ans plus tard.
Le retour de Justin, retrouvé par la police, ne va pas combler le terrible abime de culpabilité qui s’est creusé dans le coeur de chaque membre de la famille Campbell. Johnston va méticuleusement explorer les replis de chaque personnalité qui compose son roman. Il pénètre les ténèbres profondes qui se sont amoncelées autour de la famille Campbell mais en vérité son récit possède une vertu universelle : ce roman place le lecteur face à une situation terriblement humaine et la lente transmutation littéraire qui se produit au terme de ce roman tient de la catharsis aristotélicienne, une véritable purge des passions humaines.
L’écriture de Johnston rend avec une incroyable incandescence les tourments que les êtres s’infligent à eux même. Les passions tristes envahissent par moments chaque espace du récit ne laissant guère d’autres possibilités qu’un concentré de mélancolie. Et pourtant la vie continue et redistribue les cartes des uns et des autres sur un fond d’Amérique quotidiennement ordinaire . “Ce mercredi matin, sur les marches de l’Eglise de Jésus Christ, quelques types au teint jaunâtre buvaient du café et soufflaient leur fumée de cigarette au vent…” La narration semble plonger dans la répétition des situations les plus banales, rien ne se passe vraiment mais la vie passe…. Dans la petite ville de Southport le Christ semble attendre à chaque coin de rue.
La traduction de France Camus-Pichon a su conserver la densité de la syntaxe du romancier américain et nous permet d’en goûter toutes les inflexions. Une très traduction pour un excellent roman
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)