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Pavel Schmidt fait se rencontrer des objets. De prime abord, ils n'ont rien en commun : des fémurs et des clés à molette, des Vénus callipyges et des tubes de pommade Anusol, un pistolet Beretta et un saucisson des frères Beretta, charcutiers au service de l'épicerie fine depuis 1812. Mais parce que le sculpteur les confronte, ils entrent en dialogue. Un autre objet, alors, voit le jour, un objet invisible et cependant palpable — un sens nouveau, qui nous ouvre à un monde, lui aussi, nouveau.
Avec une féconde obstination, Pavel Schmidt s'attaque aux piliers de la société de consommation et aux stéréotypes de la mentalité petite-bourgeoise. Explosions de nains de jardin, de Vénus et de David en plâtre, assemblages de tampons de chemin de fer surmontés de paratonnerres, feux d'artifice, fumigènes, tout lui est bon pour détruire et reconstruire en musique les archétypes de notre culture. Dans la lignée de Marcel Duchamp et de Daniel Spoerri, le sculpteur poète, infirmier destructeur et réparateur, applique ses bandages et ses béquilles sur des agglomérats de mains, bras, jambes, torses, têtes et tubes pour construire patiemment le lexique loufoque et inspiré de son propre langage.
Ce livre, réunissant quelque deux cents sculptures, est accompagné d'un entretien qui donne une clé cette oeuvre encore trop méconnue.