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Madeleine Delbrêl (1904-1964) a écrit toute sa vie sur la souffrance et la joie. L'Eglise a beaucoup de choses à se faire pardonner en ce domaine : un dolorisme, une forme de justification de la souffrance par l'espérance de la vie éternelle, aujourd'hui inaudible. Madeleine elle-même trompe son monde car elle était toujours gaie, au témoignage de ceux qui l'ont connue. L'histoire de sa vie montre que la souffrance l'a assez intimement touchée : séparation d'avec celui qu'elle aimait, mésentente puis séparation de ses parents et maladie psychique de son père, ses propres problèmes de santé, les crises de l'Eglise en France, avec en particulier la question des prêtres-ouvriers, la crise des Equipes entre 1956 et 1958, et ce n'est là qu'une énumération sommaire et extérieure.
Il faut aller à la source de sa gaieté qui n'est pas seulement son amour naturel de la vie, mais aussi et surtout la joie de la Résurrection. Ces textes nous font parcourir sa vie entière. Certains d'entre eux sont inédits, comme plusieurs de ses poèmes, encore inconnus du grand public.