Soigner, le premier art de la vie

Poursuivant ses travaux de réflexion et de recherche sur les fondements culturels des soins ainsi que sur leur apport irremplaçable au sein de tout groupe social, Marie-Françoise Collière présente dans cet ouvrage un regroupement de différentes communications et articles abordant à la fois la conception et l'approche des soins. Son analyse embrasse les dimensions bio-socio-culturelles des soins ainsi que les effets socio-économiques de ces soins qui, de la naissance à la mort, demeurent indispensable pour franchir les grands passages de la vie. Dominés par l'ascendance des traitements avec lesquels ils sont confondus, ou qu'on leur substitue, la méconnaissance de l'apport irremplaçable des soins, qu'il y ait ou non maladie - comme l'avait déjà fait prévaloir Florence Nightingale -, les relègue à des tâches subalternes considérées comme insignifiantes et ne requèrant pas de connaissances. Or aucune société, quels que soient sa culture et son niveau technologique, ne saurait se passer de soins vivifiants qui entretiennent, stimulent les capacités de vie ou accompagnent la fin de la vie sans être gravement menacée. L'expérience de l'auteur, sa recherche-action-formation réalisée constamment tant avec les infirmières et infirmiers qu'avec les usagers des soins à partir des situations rencontrées dans les services, sa participation à des travaux au niveau international, l'amènent à dégager certains aspects du dilemme posé à la profession infirmière en cette fin du XXe siècle. Ce dilemme se situe autour de la nécessité de retrouver : * des soins qui accompagnent la vie ; * des soins qui retrouvent leurs dimensions culturelles et sociales ; * des soins dont les effets soient reconnus économiquement ; * des soins exigeant des conditions appropriées pour les prodiguer. Il revient au personnel infirmier de faire apparaître, révéler, argumenter l'apport irremplaçable des soins en deçà et au-delà de tout traitement.