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Assassinats, coups d'Etat, mercenariat, tripatouillages de la Constitution, dictatures, fraudes électorales, tentation de la présidence à mort, corruption, mépris de l'intérêt général, incompétence, chauvinisme, justice aux ordres... Pourtant, les optimistes disent que les Comores ne sont pas maudites. Les pessimistes, fatalistes, soutiennent que la situation du pays relève de la seule compétence divine.
Les réalistes voient les désastres engendrés depuis 1975 par "l'Etat lycéen", le "Sultanat des mercenaires", la "gendrocratie", la "Ripoux-blique" de Mitsoudjé et d'autres "Républiquettes" de village. Le propos de ce livre est ambitieux : étudier le phénomène du pouvoir aux Comores à travers le conservatisme qui caractérise les moeurs politiques du pays, les effets de l'insularité et du culte du village natal du chef du jour, le rejet du primat du Droit et de l'universalité de l'exigence démocratique, la destruction de la crédibilité et de la viabilité des institutions publiques et de l'Etat par des pratiques malsaines, la disparition de l'autorité de l'Etat, et le profil des acteurs politiques les plus connus du pays, souvent pour le pire.
L'incarcération des Comores dans une conception hystérique et surréaliste du pouvoir et dans des pratiques douteuses est une réalité qui éloigne chaque jour ce pays de la normalité juridique, institutionnelle et politique.