Cette BD de Julie Maroh, auteure de Le bleu est une couleur chaude qui fut pour moi un coup de coeur, est bien différente de la première et pourtant, on y retrouve la même noirceur. Ma copine Nathalie avait trouvé Le bleu est une couleur chaude déprimant mais elle a beaucoup aimé celle-ci. Je dois dire que pour moi, c'est le contraire. Le personnage de Tazane, qui en perdant son prénom d'origine, a perdu son âme, m'a paru tellement antipathique qu'il m'était impossible de m'intéresser à ce qui lui arrive. Julie Maroh souhaite dénoncer la vindicte populaire qui défait les mythes pourtant
créés par le peuple et si je comprends son propos, je pense que le message aurait eu plus de portée avec un personnage un peu plus sympathique. J'ai moins aimé les dessins que dans la BD précédente mais déjà, ce n'est pas cette aspect de la BD qui m'avait séduite. J'ai par contre beaucoup aimé son jeu des couleurs. Malgré tout, c'est une déception pour moi.
De l'odieux chanteur à scandale comme bouc émissaire moderne
Tazane est un chanteur à la tête d'un groupe à succès. Traînant une réputation à scandales, il n'a de respect que pour sa musique qu'il tire du fond de ses tripes. Que cette passion le tiraille et maltraite ses proches, allant jusqu'au mépris de son public et cédant à la violence, Tazane n'en a cure. Pour les médias, pour le peuple et pour lui-même, il est le bouc émissaire parfait.
Ressurgissant des entrailles de l'antiquité grec, Julie Maroh traite de cette thématique du bouc émissaire avec un regard moderne, effervescent et dérangeant.