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Le silence est la condition même de l'écoute. Il se presse à l'orée de la parole. Ce livre est une véritable révélation. Il soulève les interrogations fondamentales touchant nos manières d'attendre et d'entendre. Il tente une illustration, voire un dépassement, de la question du silence telle que Blanchot en particulier la pensa : "Etre fidèle à la poésie, c'est concilier la volonté de parler et le silence [...
] Ce silence a sa source dans l'effacement auquel celui qui écrit est invité". Toutefois, s'il n'y a aucune posture solipsiste dans Silentiaire, aucun poème ne s'autorisant la mise en scène d'un Je, pour autant le poète tient parole et, poème après poème, affirme la souveraineté de la poésie contre le néant. A l'image d'un reliquaire, inventaire, bestiaire ou légendaire... Silentiaire est une épellation thématique conduisant à la célébration finale du poème comme espace et matière, poème qui renvoie, da capo, à la mort initiale, défiée au fil des pages par chacune des déclinaisons qui constitue l'ensemble.
Le parcours se boucle et s'offre ainsi à des "reprises", car suite poétique plus que simple liste, Silentiaire suppose une approche circulaire des poèmes, au-delà de la disposition linéaire propre à la forme livre. Sa prosodie prolonge celle des livres qui le précèdent et situe cet ensemble dans la volonté de suivre avec cohérence une démarche poétique authentique.