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A la faveur de son ouverture à la phénoménologie, la sémiotique a pu se renouveler pour élargir son champ d'investigation et s'intéresser à la dimension sensible du sens. C'est dans cette perspective que Sémiotique du sensible et littérature s'inscrit en interrogeant trois textes, Un Coeur simple de Flaubert, La Morte amoureuse de Gautier et La Symphonie pastorale de Gide, et en propose une lecture qui cesse de s'intéresser aux états de choses pour se tourner résolument vers les états d'âme.
Car le texte littéraire ne saurait se réduire à une structure narrative où seule prévaut la dynamique des actions, et les personnages ne sont pas seulement dotés d'intelligence mais sont foncièrement doués de sensibilité. Sur la base d'un rappel synthétique des travaux de Jean-Claude Coquet, Jacques Fontanille et Eric Landowski qui tournent le dos au principe d'immanence et enracinent le sens dans le corps propre, l'auteur constitue un appareil critique pour analyser les phénomènes qui ressortent au domaine de l'affectivité dans une logique du "sentir".
Comment dire (et se dit) le sensible ? Telle est la question centrale autour de laquelle s'articule l'ouvrage qui se penche sur la place du corps dans l'engendrement du sens et sur les conditions d'émergence de la valeur esthétique. Deux aspects qui commandent la focalisation, d'une part, sur les "parfums somatiques", et d'autre part, sur les "esthésies" dans lesquelles s'enracine la valeur esthétique.
L'ouvrage entend ainsi montrer en quoi la sémiotique du sensible d'inspiration phénoménologique constitue une approche féconde et permet d'avoir un regard nouveau sur le texte littéraire.