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Après une scolarité marquée par le harcèlement et une enfance de solitude, Aaro quitte son village pour l'université de Jyväskylä avec l'espoir fervent de se réinventer. Mais il va vite se rendre compte qu'on s'emmène partout avec soi, et que l'adolescence est un fantôme tenace. Dans cette chronique à vif d'une tentative d'envol, Antti Rönkä affronte avec une grande délicatesse les mille nuances de la difficulté d'être au monde.
Et brosse le très attachant portrait d'un jeune homme en équilibre sur la ligne de départ.
Sans toucher terre
L'histoire d'Aaro c'est l'histoire d'un jeune homme défectueux, déboulonné, qui cherche une sortie de secours, une manière de se reconstruire après des années de harcèlement scolaire.
L'écriture est fébrile, à fleur de peau, comme un tatouage foireux qui se mettrait à dégouliner à la goutte de douleur.
Chaque phrase claque comme un baiser humide sur la joue, la beauté un peu triste des mots, leur sincérité, leur simplicité désarmante, on pourrait avoir envie de chialer en le voyant ce jeune Aaro, on pour avoir de hurler pour lui, pour l'aider un peu, mais on ne chiale pas tout à fait, on ne hurle pas de peur de brusquer, non, on s'émeut, tout simplement.
Rares sont les textes qui savent se tailler une place à l'intérieur de vous, ce ne sont pas des blessures, ce sont des entailles. Parce que la voix de ce jeune Aaro résonne et se reflète, c'est un miroir, c'est un écho. Une incision merveilleuse.
Voilà, c'est d'une beauté toute simple, avec des trémolos de tristesse et de désespoir à l'intérieur.
Sans toucher terre, de Antti Rönkä
Traduit du finnois par Sébastien Cagnoli
Aux éditions Rivages.