Sac à terre. Carnet de bord d'un pilote de ligne 1947-1976
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- Nombre de pages185
- PrésentationBroché
- Poids0.265 kg
- Dimensions15,0 cm × 21,0 cm × 1,5 cm
- ISBN2-9522022-7-3
- EAN9782952202275
- Date de parution01/12/2005
- CollectionSplendeur des cieux
- ÉditeurAnkidoo
Résumé
C'est mon premier vol. L'estuaire de la Seine défile sous les ailes de l'avion. Après l'émotion du décollage, c'est le bonheur. Le pont de Normandie n'existe pas, pas plus que celui de Tancarville, et tous ceux de la basse Seine ont été détruits pendant la guerre. Pour aller de Caen au Havre par la route, il faut faire un détour par Rouen ou traverser le fleuve sur un bac : une grosse demi-journée de voyage. En avion, nous faisons le trajet en vingt minutes. Mes "premiers pas" dans le ciel de Normandie sont tranquilles. Le Goéland est un bimoteur en bois entoilé, capable d'emporter 10 passagers à la vitesse de 240 kilomètres/heure, sur des distances de 1000 kilomètres. Ce fut, dans les années 30, un avion très moderne, le premier à avoir des hélices à pas variable. Jeune radio navigant sans expérience, je viens de prendre mon baptême de l'air en même temps que mon premier vol en équipage ! Je me souviens, comme si c'était hier, de ce moment à jamais inscrit dans ma mémoire : Dolivéra met les moteurs en marche ; il a des gestes mystérieux, touchant des cadrans, poussant des boutons en marmonnant quelques mots que je ne
comprends pas. J'ai déjà réglé le poste émetteur sur la fréquence universelle, 333 kilocycles. Doli aligne l'avion sur l'axe de décollage, pousse sur les manettes des gaz. L'appareil roule quelques centaines de mètres sur la piste cahoteuse, puis je le
sens flotter dans l'air. Je vole ! J'ai 23 ans et je connais, dans le plus beau ciel du monde, la réalisation de mon rêve.
C'est mon premier vol. L'estuaire de la Seine défile sous les ailes de l'avion. Après l'émotion du décollage, c'est le bonheur. Le pont de Normandie n'existe pas, pas plus que celui de Tancarville, et tous ceux de la basse Seine ont été détruits pendant la guerre. Pour aller de Caen au Havre par la route, il faut faire un détour par Rouen ou traverser le fleuve sur un bac : une grosse demi-journée de voyage. En avion, nous faisons le trajet en vingt minutes. Mes "premiers pas" dans le ciel de Normandie sont tranquilles. Le Goéland est un bimoteur en bois entoilé, capable d'emporter 10 passagers à la vitesse de 240 kilomètres/heure, sur des distances de 1000 kilomètres. Ce fut, dans les années 30, un avion très moderne, le premier à avoir des hélices à pas variable. Jeune radio navigant sans expérience, je viens de prendre mon baptême de l'air en même temps que mon premier vol en équipage ! Je me souviens, comme si c'était hier, de ce moment à jamais inscrit dans ma mémoire : Dolivéra met les moteurs en marche ; il a des gestes mystérieux, touchant des cadrans, poussant des boutons en marmonnant quelques mots que je ne
comprends pas. J'ai déjà réglé le poste émetteur sur la fréquence universelle, 333 kilocycles. Doli aligne l'avion sur l'axe de décollage, pousse sur les manettes des gaz. L'appareil roule quelques centaines de mètres sur la piste cahoteuse, puis je le
sens flotter dans l'air. Je vole ! J'ai 23 ans et je connais, dans le plus beau ciel du monde, la réalisation de mon rêve.