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Lucas se barre et part se perdre dans la nature. Ce n'était pas prémédité, il a juste pris sa Mobylette et il s'est arraché, loin de sa famille. Enfin, ce qu'il en reste... Au même moment, on donne la chasse à une biche et l'animal sent bien qu'on veut l'arracher à la seule chose qui la relie au monde : la nature. Lucas. La biche. Deux trajectoires comme un coup de fusil. Deux trajectoires qui vont se croiser, se percuter et nous livrer leur vérité.
"Et la biche...vous savez si ils l'ont tuée...la biche?"
Petit par l'épaisseur, mais d'une intensité exceptionnelle, ce court roman, qui sonne comme un cri de révolte, est construit sur l'alternance de deux points de vue.
Celui d'un adolescent en rupture de ban qui décide de fuguer, et celui d'une biche qui essaye désespérément d'échapper aux balles des chasseurs.
En commun, un désir profond et urgent « d'ailleurs », car pour l'un comme pour l'autre, l'instant présent est inacceptable.
Et puis, durant une fraction de seconde, le choc de la rencontre.
D'une écriture directe, efficace, fébrile, (des phrases courtes et nerveuses), l'auteur réussit à happer le lecteur et à lui faire embrasser le destin de ces deux êtres au bord du gouffre.
Un texte simple, soigné, prenant, haletant, révoltant, mais aussi généreux, qui se lit d'une traite, et qui , après vous avoir fait redouter le pire, vous laisse le sourire en toute fin, (et vous conforte dans l'idée que décidément, la chasse vous est insupportable !)