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En 2012, l'Algérie fête le cinquantième anniversaire de son
indépendance, après 132 années de colonisation française
guidée par une supposée mission civilisatrice. L'Algérie est
devenue libre après 8 années de guerre d'une rare violence.
Durant cette période coloniale, les populations se sont peu
mélangées, la dépossession foncière a été massive, la
paupérisation s'est fortement accentuée.
La déculturation des
indigènes et leurs déplacements dans des camps de
regroupement, où la famine était de mise, étaient guidés par
une politique de dépersonnalisation à grande échelle. La
torture a été largement pratiquée, y compris sur les
populations civiles, et des crimes contre l'humanité ont été
commis, comme celui du 8 mai 1945. Durant cette guerre, plus
de 15 % de la population totale algérienne a été décimée.
Aujourd'hui, les mémoires des deux côtés continuent de
saigner et les non-dits sont encore omniprésents. Cette période
coloniale a eu des effets directs sur la construction de l'Algérie
indépendante tant sur le plan politique qu'économique. Depuis
1962, les différents gouvernants algériens n'ont pas su
impulser un vrai projet démocratique avec des règles
transparentes générant de nombreuses crises structurelles et
politiques ayant coûté la vie à des dizaines de milliers de
personnes.
Paradoxalement, l'Algérie se retrouve aujourd'hui
avec un endettement quasi nul, des réserves financières de
plus de 100 milliards d'euros et l'impérieuse nécessité de
construire un nouveau projet de société face une population
exaspérée par un pouvoir d'achat qui diminue et une
corruption encore plus omniprésente. Un avenir prometteur
pourra se construire sur des relations apaisées avec son voisin,
la France, où une grande part de ses ressortissants vivent, sans
occulter la question de la réparation.
L'avenir est entre les
mains de ceux qui détiennent le véritable pouvoir en Algérie ;
auront-ils la volonté de faire évoluer la société vers plus de
liberté, plus de transparence et plus de justice ?