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Richard Coeur de Lion, né en 1153, fut le moins anglais des rois d'Angleterre, où il ne résida que six mois, régnant sur d'immenses territoires allant de l'Ecosse aux Pyrénées, et qu'il passa sa vie à défendre. Fils préféré de sa mère, Aliénor d'Aquitaine, il est le souverain le plus admiré et le plus redouté de son temps, incarnation des valeurs et des excès de la chevalerie médiévale. Eduqué au milieu des troubadours aquitains, il est capable de faire des vers, mais c'est à la guerre qu'il forge sa réputation.
Guerre contre son père, Henri II Plantagenêt, contre son frère, Jean sans Terre, contre le roi de France, Philippe Auguste, contre les barons poitevins. Et surtout guerre sainte, contre Saladin, au cours de l'épopée de la troisième croisade (1190-1194), lors de laquelle il se révèle un stratège hors pair. Terreur des musulmans, dont il gagne le respect, il est trahi par les souverains chrétiens, qui jalousent ses exploits.
Retenu prisonnier en Autriche, puis libéré contre rançon, il bat Philippe Auguste, édifie en deux ans Château-Gaillard (1196-1198), avant d'être tué au siège de Châlus, en Limousin, par un trait d'arbalète, en 1199. Inhumé à Fontevraud, cette figure de proue du Moyen Age reste dans la mémoire collective comme l'invincible paladin, dont Walter Scott fera un héros romantique, alors qu'il l'était si peu.
RECOMMANDÉ PAR CULTURE-CHRONIQUE
Après “Charles le Téméraire” l’historien Georges Minois nous propose une très belle biographie de Richard Coeur de Lion, ce roi d’Angleterre du XIIeme siècle qui régna sur un territoire allant de l’Ecosse aux Pyrénées qu’il défendit jusqu’à en mourir.
Fis d’Henri II Plantagenêt, un homme à la personnalité écrasante, et d’Aliénor d’Aquitaine qui avait déjà été mariée au roi de France Louis VII avant de voir son mariage annulé.
L’historien insiste sur la dimension oedipienne du rapport de Richard avec sa mère qui sera finalement la femme de sa vie. Quand retirée à Fontevraud elle apprend que Richard a été blessé à Chalus par un trait d’arbalète, elle se précipite et il mourra dans ses bras. Richard est inhumé à Fontevraud près de son père détesté. Mais entre sa naissance en 1157 et son décès en 1199 il aura eu une vie d’une incroyable intensité.
Richard qui avait été élevé au milieu des troubadours aquitains fut le moins anglais des monarques britanniques. Il ne résida que six mois en Angleterre durant son règne. En revanche il fut l’incarnation du monarque chevalier car il ne cessa jamais de lutter pour préserver le territoire du royaume et maintenir la couronne sur sa tête. Celui que certains présentaient comme un roi poète passa en vérité sa vie en guerre contre une succession d’ennemis qui ne le laissèrent jamais en paix ; son père d’abord dont la légende voudrait qu’il soit responsable de la mort, son frère Jean sans Terre qui le trahira, le roi de France Philippe Auguste, les barons poitevins qui lui reprochèrent constamment sa cruauté et enfin Saladin durant les croisades.
Georges Minois parvient à dégager les lignes de force d’un règne qui marqua son époque. Roi glorieux souvent trahi il parvint à se maintenir au pouvoir dans des conditions difficiles, de batailles en batailles, de prises de châteaux en reddition de cités, Richard est devenu une légende. L’historien revient d’ailleurs sur la manière dont se constitua cette légende à travers les chroniques, la littérature et les adaptations cinématographiques successives. La mémoire de Richard a varié dans le temps mais est toujours restée vive. Ce “Richard Coeur de Lion” de Georges Minois nous permet de saisir à la fois l’histoire de ce grand roi et la manière dont sa postérité traversa les siècles.
Hugues DE SINGLY (CULTURE-CHRONIQUE.COM)