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En France, plus de la moitié des salariés du secteur privé sont aujourd'hui intéressés aux résultats de l'entreprise. Le problème de la nature et de la genèse du profit du capital est donc certainement l'un de ceux dont l'éclaircissement est le plus nécessaire. Or, il règne sur cette question une obscurité qui laisse croire que l'économie est une discipline stérile. Elle ne serait jamais convaincante, en particulier, lorsqu'il s'agit d'expliquer pourquoi les profits prévus ne sont pas à la hauteur de ceux qui sont effectivement réalisés.
La pensée politique courante adopte alors une attitude négative en face de l'économie. Porter prématurément un tel jugement serait cependant dangereux. Car pour combattre utilement l'adversaire représenté par les partisans d'un néo-libéralisme débridé, il est préférable de bien le connaître. Nous devons souhaiter que progresse la connaissance des lois de l'économie de marché au-delà des vieux modèles.
L'observation des faits et l'étude de leur impact permettent de tracer de nouvelles perspectives de recherche en vue de renforcer la crédibilité des analystes. Ce livre montre que les décisions d'avances financières et d'acomptes sur dividendes prises par les entrepreneurs pour diverses raisons sont à l'origine du profit. Il fait l'hypothèse que cette question n'apparaît nulle part dans la théorie économique en raison de préjugés que l'auteur qualifie de "paradigmatiques", partagés par les économistes de tous les bords.
Il faut donc revoir les hypothèses sur lesquelles se base la science économique. Il se peut même que la réfutation définitive de "la loi de Say" soit une condition nécessaire de la reconnaissance de cette discipline comme "Science".
