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Les années 1990, ou de crise socio-économique mondiale, ont
pris un relief particulier pour l'Afrique sub-saharienne. Certes,
la fonction publique, employeur officiel dans ces pays, avait
déjà du mal à résorber la masse grossissante des diplômés
livrés par le système éducatif. Mais le paroxysme socialement
traumatisant aura été, par un mouvement plutôt inverse, la
nécessité s'imposant à elle de ramener les effectifs à ses
capacités réelles.
Les nations ne se développant que par les
compétences issues de leur système éducatif, le comble du
paradoxe sera ici l'accroissement exponentiel des diplômés de
l'enseignement supérieur, pourtant désormais tenus pour
"inemployables", parce "qu'inutiles". Leur postulant un destin
commun, et au-delà de la nécessaire adaptation des systèmes
éducatifs aux évolutions du monde, cet essai se veut une
illustration critique des réformes fiévreusement entreprises
avec plus ou moins de bonheur dans la sous-région, et
destinées, pour certaines, à faire face à l'actuelle crise de
l'emploi.