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Le 18 mai 2016, Nicolas Fensch, ingénieur informatique de 39 ans assène 4 coups de barre en plastique à un agent de police qui vient de sortir de son véhicule sur le quai de Valmy. Quelques instants plus tard la voiture s'enflamme. La photo fera le tour des médias et l'affaire, ultra-médiatisée, prendra vite une tournure politique. Parmi les 9 prévenus, Nicolas est une énigme, tant pour la justice que pour le public.
Elevé dans une famille catholique plutôt conservatrice, militant gaulliste dans sa jeunesse, il n'a rien d'un militant et participe à sa première manifestation 3 semaines plus tôt, presque par hasard. Des cabinets de consulting à la prison de Fresnes, ce livre retrace le parcours hors norme de Nicolas Fensch, condamné à 5 années de prison en 2017.
du gaullisme au Black bloc
Témoignage circonstancié de l'incommensurabilité de la violence de l'ordre avec les violences de la rébellion face à lui : elles ne cherchent qu'à exister, lui à régner en maitre absolu. En raison de cette incommensurabilité il est logique de douter de la légitimité démocratique d'un système justement reposant sur celui-ci ; les médias sont là pour nous bercer de cette « illusion »(litote). Mais combien de vies brisées pour une prise de conscience ? Un livre coup de poing qui ne blessera que la cécité morale et politique et donnera des raisons de plus à la clairvoyance opposée de résister. « Selon le ministère de la justice ce sont 500 personnes qui sont envoyées en détention provisoire (pendant des années, trois, dans l'exemple de la page 83) tous les ans, par suite reconnues innocentes ». La nausée éduque à la vérité, n'en ayons pas peur : il faut comprendre comment de nos jours un gaulliste peut légitimement en arriver à se retrouver du coté des black-blocs...
« nourrir la colère et approfondir l'exclusion, c'est ce que produit la prison. ».