En cours de chargement...
Victor Vital est un ado de 17 ans comme les autres : il sort danser la cumbia dans les clubs de Buenos Aires, fait les quatre cents coups avec ses amis, vit des histoires d'amour passionnées, à ceci près : il habite l'un des quartiers les plus pauvres de la capitale argentine. Pour survivre au jour le jour, il vole. Si sa mère voit ses agissements d'un mauvais oeil, les habitants du quartier, eux, le surnomment Robin des bois, car le jeune homme distribue toujours son butin.
Victor Vital était considéré comme un des derniers voleurs ayant un code d'honneur. Il a été assassiné par la police en 1999, alors qu'il se rendait, sans arme. Loin de réduire au silence cet as du vol, la police a malgré elle fait de lui une icône vénérée par sa communauté. C'est à peu près à ce moment-là que Cristian Alarcón, journaliste, entend parler de cette légende. Pendant deux ans, il fréquente le quartier, s'entretient avec ses proches, des membres de gangs ou des voleurs afin de reconstituer sa vie et rendre compte de son héritage.
Avec Que ma mort soit une fête, il a souhaité livrer un récit humain sur ces banlieues délaissées où la solidarité prend le pas sur la violence.
Que ma mort soit une fête
Voici l'histoire de Victor Manuel Vital qu'on surnomme El Frente.
Abattu par la police.
Légende du quartier, voyou plein de cœur pour ces frères et ces sœurs abandonnés au sort d'une relégation chronique.
Une logique : prendre à ceux ont pour donner à ceux qui n'ont rien.
El Frente représente le point de rupture entre l'ancien et le nouveau monde des voyous, entre ceux qui avaient les codes d'une certaine noblesse gangster et ceux qui dépouillent leur propre voisin de galère.
Buenos Aires. Quartiers nord. Villa 25 de Mayo.
C'est de l'histoire à balles réelles.
Des gamins qui ne voient d'autres issue aux barbelés du présent que la délinquance, alors on meurt jeune, on vit vite, très vite.
C'est les nuits du Tropitango à danser comme des fous sur la cumbia. La came, l'alcool, les sachets qu'on sniffe et voilà que ça t'empêche de dormir, ça t'empêche la peur.
Les mères qui n'ont pas d'autres gosses que leurs voyous, les protègent malgré tout, contre les flics, parce qu'ici les flics ne sont pas les bienvenus, marqués Ennemis numéro 1. Les flics, ils ont le droit de tuer, même El Frente, qui se rendait pourtant.
Que ma mort soit une fête est le poignant requiem cumbia d'un gamin des bidonvilles.
Comme toujours, dans ces excellentes littératures du réel, publiées par les non moins excellentes éditions Marchialy, l'événement central sert de catalyseur à tout un panorama social, politique, il fait visible les gens de peu, les gens normaux, il raconte notre monde.
Bang bang !