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De Paris à Londres, de Londres à Paris, Julia Martin, trente-six ans, nous entraîne dans sa dérive, et toute la détresse d'une femme confrontée à la solitude et au non-espoir passe par cet itinéraire. Que se passe-t-il pour l'Anglaise Julia Martin pendant ce "moment" de sa vie que l'écriture cerne au plus près ? Si l'on s'attache à l'anecdote, presque rien. Mais il est bien évident que, pour Jean Thys, l'anecdote est accessoire.
Sa "traversée des apparences" nous conduit dans un petit hôtel de la Rive gauche, à Paris, après que Julia eut été abandonnée par son dernier amant. Un bref séjour à Londres la renverra à son point de départ. Entre-temps, une sensibilité aura été détruite définitivement. S'il fallait analyser l'art d'un grand écrivain, chaque page de ce roman deviendrait exemplaire. A travers un personnage de femme meurtrie, dont la démarche est de plus en plus floue, Jean Rhys parvient à exprimer de façon inimitable l'absurdité d'un destin.
Rien de spectaculaire, et pourtant on a l'impression d'aller au-delà du possible parce que l'essentiel est dit, qui nous atteint au plus profond, bouleversant nos certitudes aveugles et dérangeant notre confort moral.
une femme blessée, va-t-elle abandonner ce qui était au coeur d'elle-même?
J'aime cette histoire triste d'une femme Julia Martin encore jeune mais déjà sur le déclin surtout au regard des hommes et aussi parce qu'elle n'a jamais réellement fait des choix de vie. Elle va d'un homme à l'autre après qu'il se soit lassé. Elle n'exerce aucun travail. Elle vit sur l'argent que veulent bien lui donner ses amants. Ca se passe entre les deux guerres. Privée de soins spirituels elle est brisée. Jean Rhys dit précisément le malentendu entre les sexes. Les dialogues sont vivants et expressifs. J'ai de la tendresse pour son personnage, c'est une soeur. Bien que parfois j'attende en vain que Julia change j'excuse sa fragilité. Elle possède également des traits de force mais elle n'est pas adaptée au monde qui l'entoure.