En 1882, eut lieu la révolte d'Arabi pacha. C'était l'été et notre père avait loué une maison à Ramleh. Il nous arrivait souvent de séjourner ainsi l'été à Ramleh et les différentes maisons se mêlent dans mon souvenir. Ramleh était alors une étendue de sable où l'on enfonçait jusqu'aux chevilles ; il y avait des résidences d'été disséminées ici et là avec de grands ou de petits jardins. Il n'y avait pas de rues.
Pour aller d'une maison à l'autre, pour gagner les différentes petites gares, il fallait de petits ânes. La vie y était alors très peu chère. Je me rappelle que chacun d'entre nous avait son petit âne dans une écurie telle qu'il s'en trouvait dans tous les jardins, et que notre ânier s'appelait Derviche, et qu'avec son accent arabe il appelait notre mère "Siti Virgounia". Fille du président de la Communauté grecque d'Alexandrie Emmanuel Bénaki, Pénélope Delta (1874-1941) nous a laissé un témoignage exceptionnel sur la grande bourgeoisie grecque et cosmopolite.
Le présent volume est la traduction de ses souvenirs d'enfance à Alexandrie que, devenue grand-mère et désormais très connue en Grèce pour ses livres destinés aux enfants, elle écrivit dans les années trente. Marie-Cécile Navet-Grémillet, docteur en histoire et civilisation de la Grèce moderne, a consacré la plupart de ses travaux à Pénélope Delta, dont une thèse et un ouvrage sur les liens de Delta avec Alexandrie, sa ville natale.
Elle a également traduit le roman "O Máyxaç (Voyou) et édité les mémoires de 1899, sous le titre Alexandrie, capitale de la douleur.
En 1882, eut lieu la révolte d'Arabi pacha. C'était l'été et notre père avait loué une maison à Ramleh. Il nous arrivait souvent de séjourner ainsi l'été à Ramleh et les différentes maisons se mêlent dans mon souvenir. Ramleh était alors une étendue de sable où l'on enfonçait jusqu'aux chevilles ; il y avait des résidences d'été disséminées ici et là avec de grands ou de petits jardins. Il n'y avait pas de rues.
Pour aller d'une maison à l'autre, pour gagner les différentes petites gares, il fallait de petits ânes. La vie y était alors très peu chère. Je me rappelle que chacun d'entre nous avait son petit âne dans une écurie telle qu'il s'en trouvait dans tous les jardins, et que notre ânier s'appelait Derviche, et qu'avec son accent arabe il appelait notre mère "Siti Virgounia". Fille du président de la Communauté grecque d'Alexandrie Emmanuel Bénaki, Pénélope Delta (1874-1941) nous a laissé un témoignage exceptionnel sur la grande bourgeoisie grecque et cosmopolite.
Le présent volume est la traduction de ses souvenirs d'enfance à Alexandrie que, devenue grand-mère et désormais très connue en Grèce pour ses livres destinés aux enfants, elle écrivit dans les années trente. Marie-Cécile Navet-Grémillet, docteur en histoire et civilisation de la Grèce moderne, a consacré la plupart de ses travaux à Pénélope Delta, dont une thèse et un ouvrage sur les liens de Delta avec Alexandrie, sa ville natale.
Elle a également traduit le roman "O Máyxaç (Voyou) et édité les mémoires de 1899, sous le titre Alexandrie, capitale de la douleur.