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Une jeune femme raconte son voyage à Tokyo avec sa mère. Au rythme du séjour et des balades sous la pluie automnale, des dîners en tête-à-tête et des musées, le lecteur explore par petites touches ce qui lie ces deux femmes immergées dans un pays à la fois étranger et familier pour elles - en raison des origines hongkongaise de la famille. Alors que la narratrice cherche, à travers ce voyage, à recréer une intimité perdue au début de l'âge adulte, chaque discussion semble pourtant être une occasion manquée de se retrouver...
Mais cette déambulation japonaise est également une plongée dans les pensées de la narratrice, où l'on croise sa soeur devenue mère, son fiancé, une professeure qui a changé son rapport à la littérature ou encore un oncle vendeur d'oiseaux. La mémoire se perd pourtant, et les souvenirs brumeux sont autant des repentirs que la narratrice recouvre délicatement de couleurs et de vernis. Sans doute le prix à payer pour ne pas tout perdre et préserver quelque chose du passé.
Pour qu'il neige réussit à soulever avec poésie des questions profondes sur l'identité, l'immigration, la filiation, l'art et la religion, tout en les imbriquant dans le quotidien de ces personnages aux émotions désaccordées. Un roman puissant et élégant sur une relation mère-fille, sur ce fil invisible qui se tord, se noue et parfois lâche. Traduit de l'anglais (Australie) par Claro
Délicatesse japonaise
Derrière une légère résistance, comme une fine croûte de neige à briser du talon, se devinent une relation mère-fille complexe, des identités flottantes que les héroïnes aimeraient plus distinctes, moins floues. Entre l'ici et l'ailleurs asiatique dont la délicatesse imprègne chaque page de ce livre, la narratrice tente de se saisir d'une certaine humanité – la sienne –, en s'accrochant aux autres et à l'art comme moyen de décrypter sa réalité (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/03/02/pour-quil-neige-jessica-au/)