Politique de la provocation. La révolte contre les échecs démocratiques

Pouvons-nous étendre notre imaginaire politique au-delà des bornes étroites de la démocratie libérale ? Si le libéralisme est souvent présenté comme un vecteur de progrès, le présent ouvrage montre au contraire combien cette manière de considérer les choses ignore délibérément la complicité, si ce n'est la compromission, des institutions libérales dans les injustices sociales et raciales contemporaines.
Défi lancé à des institutions se targuant d'avoir aboli l'esclavage, introduit les droits de l'homme et le droit de vote des femmes, Politique de la provocation prend appui sur les soulèvements démocratiques récents et sur certaines expériences démocratiques contemporaines - Black Lives Matter, Extinction Rebellion, le xénoféminisme, ou encore l'Open Source - afin de proposer de nouvelles perspectives égalitaires.
Contestant le postulat selon lequel le libéralisme inciterait de lui-même à une société plus juste, Rahel Süß rappelle que cette promesse égalitaire se réduit tout au plus aujourd'hui à la seule liberté d'entreprendre et une prétendue égalité des chances. Une politique véritablement démocratique ne repose pas sur la recherche d'un consensus mais bien plutôt sur la nécessité du conflit, sur une politique de la provocation.
S'inscrivant dans la tradition démocratique radicale, Politique de la provocation montre ainsi combien la provocation est, aujourd'hui plus que jamais, la condition de toute démocratie. Seule une politique provocatrice est en mesure de contester les injustices raciales et sexuelles, de contrer le nationalisme réactionnaire, et de résister à la domination croissante des technologies de surveillance.