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1er Mille.
Il aura suffi qu’une cousine éloignée meure au fin fond du désert de l’Arizona et qu’elle désigne le père de Clarisse comme unique héritier.
Il aura suffi que l’état de santé de ce dernier l’oblige à se faire représenter par sa fille pour régler les formalités de cette succession improbable.
Il aura suffi d’une rencontre fortuite dans un avion et d’une conversation en apparence anodine pour tuer les longues heures séparant Clarisse de Tucson, Arizona.
Il aura suffi d’une suite ordinaire de détails ordinaires, à laquelle on peut rajouter la perte d’un téléphone portable, la lecture d’un journal intime qui ne lui était pas destiné, la chaleur terrible du désert de Sonora qui défait les corps et les volontés, pour que Clarisse voit l’équilibre de sa vie vaciller doucement.
Occupée fermement par son rôle à tenir, les formalités à accomplir, la découverte de cette nouvelle famille jusque là inconnue, elle dérive pourtant lentement vers une vérité qui se fait jour : Léonard, entré comme par effraction dans sa vie, en devient inexorablement le centre.
Roman des débuts, Pôles magnétiques se tient tout entier à la lisière d’un amour qui, dans la violence de son évidence, bouleverse à bas bruit tout ce que Clarisse croyait solide et indestructible.
Anne Révah, d’une écriture solaire et retenue, nous donne, avec ce deuxième roman, un peu du mystère des êtres au bord du cataclysme de leur vie.
amour
J'avais beaucoup aimé "Manhattan" et l'écriture de l'auteure.
Dans ce roman-çi, qui est en fait son premier, je me suis également laissée porter par sa plume. L'histoire racontée tout en souplesse, cette rencontre que l'on attend au milieu de la fournaise de l'Arizona.
Cependant, j'ai moins aimé le journal de Léonard, dont les mots n'ont pas la même fluidité, dont l'histoire est rude, bref, qui vient couper la narration première. Dommage.
Et puis le fait que Clarisse parle de son fils comme "le petit" m'a quelque peu dérangé, également : pas assez de pathos dans cette expression.
Un roman comme une échappée en Arizona, presque en apesanteur.
L'image que je retiendrai :
Celle de l'avion, dans lequel Léonard et Clarisse sont assis côte à côte. Mais Clarisse a la bougeotte et a besoin d'aller au toilette en plein repas, et doit enjamber Léonard.