Points de chute est un titre polyphonique qui évoque des lieux de vie, de passage, de rendez vous mais aussi le croisement de trajectoires, un lieu où l’on peut s’arrêter, se fixer voire même se mettre à l’abri. Ici, c’est le carrefour des vies de jeunes londoniens qui jouent au jeu de l’amour.
Avec une palette limitée de couleurs, un trait crayonné et des mots minutieusement sélectionnés Andy Watson réussit à retranscrire une variété d’émotions et la complexité des relations amoureuses.
Sous une apparente simplicité, le travail est subtilement juste. Certains lui
reprocheront une austérité et un style enfantin mais j’y vois là le talent à narrer sans fioritures, sans effusion et d’une précision détaillée.
On aurait pu intituler cette oeuvre 4 couples et un enterrement mais c’est plutôt un coup de foudre sans étincelle, tout en délicatesse, avec de la distance voire une certaine pudeur .
Chris à la vingtaine et vit en colocation avec son ami d’université James. Chris le tranquille vit entouré d’un cercle d’amis énergiques, qui sortent, se retrouvent, discutent alors que lui aspire au calme et à la solitude. Cette histoire, c’est la rencontre de deux êtres qui se sentent à part et autour desquels gravite un groupe d’amis et leurs démêlés amoureux. L’auteur traite des aspirations dans le couple et de la difficulté à être au diapason des émotions au même moment. Il rappelle qu’il est bien souvent ardu d’accorder ses envies sur celles de l’autre et devoir céder au compromis, choisir bref grandir.
Il raconte la peur de l’engagement et le renoncement à l’amitié fusionelle de jeunesse qu’implique bien souvent le couple.
C’est une oeuvre sur le non dit et la volonté de ne pas blesser, sur notre incapacité à communiquer quand cela serait pourtant la seule issue favorable. Points de chute c’est donc l’art du détail et du sous entendu: c’est cette 3ème brosse à dent dans la salle de bain, c’est la précision d’un trait pour saisir une expression: un sourire en coin, un regard amoureux, un dos pour retranscrire une tension de couple, un sourcil froncé ou une porte a demie refermée.
C’est l’enterrement d’un anonyme qui vient bouleverser les petites existences de chacun. C’est quand Thanatos se manifeste qu’entre à sa suite Eros emportant chaque être sur son passage.
Marie SATOUR (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
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Points de chute est un titre polyphonique qui évoque des lieux de vie, de passage, de rendez vous mais aussi le croisement de trajectoires, un lieu où l’on peut s’arrêter, se fixer voire même se mettre à l’abri. Ici, c’est le carrefour des vies de jeunes londoniens qui jouent au jeu de l’amour.
Avec une palette limitée de couleurs, un trait crayonné et des mots minutieusement sélectionnés Andy Watson réussit à retranscrire une variété d’émotions et la complexité des relations amoureuses.
Sous une apparente simplicité, le travail est subtilement juste. Certains lui reprocheront une austérité et un style enfantin mais j’y vois là le talent à narrer sans fioritures, sans effusion et d’une précision détaillée.
On aurait pu intituler cette oeuvre 4 couples et un enterrement mais c’est plutôt un coup de foudre sans étincelle, tout en délicatesse, avec de la distance voire une certaine pudeur .
Chris à la vingtaine et vit en colocation avec son ami d’université James. Chris le tranquille vit entouré d’un cercle d’amis énergiques, qui sortent, se retrouvent, discutent alors que lui aspire au calme et à la solitude. Cette histoire, c’est la rencontre de deux êtres qui se sentent à part et autour desquels gravite un groupe d’amis et leurs démêlés amoureux. L’auteur traite des aspirations dans le couple et de la difficulté à être au diapason des émotions au même moment. Il rappelle qu’il est bien souvent ardu d’accorder ses envies sur celles de l’autre et devoir céder au compromis, choisir bref grandir.
Il raconte la peur de l’engagement et le renoncement à l’amitié fusionelle de jeunesse qu’implique bien souvent le couple.
C’est une oeuvre sur le non dit et la volonté de ne pas blesser, sur notre incapacité à communiquer quand cela serait pourtant la seule issue favorable. Points de chute c’est donc l’art du détail et du sous entendu: c’est cette 3ème brosse à dent dans la salle de bain, c’est la précision d’un trait pour saisir une expression: un sourire en coin, un regard amoureux, un dos pour retranscrire une tension de couple, un sourcil froncé ou une porte a demie refermée.
C’est l’enterrement d’un anonyme qui vient bouleverser les petites existences de chacun. C’est quand Thanatos se manifeste qu’entre à sa suite Eros emportant chaque être sur son passage.
Marie SATOUR (CULTURE-CHRONIQUE.COM)