Pleine terre, c'est les lambeaux d'une existence étouffée qui remonte à la surface, une fuite comme une illusion, un trop plein dans l'horizon des possible.
La cavale d'un paysan à la dérive, jacques Bonhomme.
C'est des vies minuscules pliées de solitudes et de diktats, plongées dans une course effrénée dans le vide.
Le cœur battant d'une tragédie contemporaine, dont on ressent les moindres pulsions, les fragilités et l'écho des abandons.
Un récit rythmé des clairières et des sous-bois qui illuminent les parfums de l'adolescence comme les pesanteurs qui s'accumulent entre les
plis, sur les épaules d'une vie devenue bien trop lourde.
Corinne Royer a ce talent, cette langue magnifique qui enrobe les existences, pour faire de ce récit qui étire le temps, les voix, les psychologies, un chant polyphonique, grave, beau et puissant pour un monde paysan poussé aux abois.
Elle y donne de l'épaisseur, de la dignité, là où celle-ci s’efface, ensevelie sous le poids des injonctions.
Lire "Pleine terre" c'est vibrer de la justesse d'un lyrisme, d'une colère sourde, qui bouleverse d'humanité, comme une écorce qui transpire, saignée à l'os des derniers copeaux.
La Complainte du monde paysan
Corinne Royer nous plonge dans la dure réalité du monde paysan et de son administration infernale à travers l'histoire poignante de Jacques Bonhomme, acculé par les politiques agricoles modernes.
Un roman politique d'une immense tendresse.