Philosophies Et Pratiques Du Detail. Hegel, Ingres, Sade Et Quelques Autres

Par : Jean-Pierre Mourey

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  • Nombre de pages168
  • PrésentationBroché
  • Poids0.275 kg
  • Dimensions15,9 cm × 21,1 cm × 1,3 cm
  • ISBN2-87673-222-X
  • EAN9782876732223
  • Date de parution01/04/1996
  • CollectionMilieux
  • ÉditeurChamp Vallon

Résumé

Représenter ou non les poils et les rides dans une sculpture. Etirer un cou, renfler exagérément un sein. Saisir le vol d'un oiseau... La sculpture grecque, selon Hegel, s'interdit les détails superflus ou bestiaux. Ingres déforme le corps de ses odalisques. Kertész choisit la position d'un pigeon plutôt que l'ordre des monuments pour déclencher sa photographie de la ville. Chaque représentation des corps, des lieux implique une pratique du détail. Tantôt celle-ci respecte la totalité de son objet, tantôt elle le distord, le fractionne. Il est possible de distinguer différentes pratiques et différents types de détail. L'Esthétique de Hegel et d'autres discours sur l'art se méfient du détail, de sa prolifération. L'érotique d'Ingres étire les doigts, les cous, gonfle les seins. Les libertins de Sade se polarisent sur une parcelle de chair. Les détails que choisissent Borges, Perec dans leurs récits résument leur vision du monde. Le détail est sans doute lié à une esthétique, un système descriptif. En un sens, les stratégies descriptives sont influencées par l'ordre visuel, les appareils optiques du temps. Fernand Léger fait l'éloge du cinéma qui lui a appris à voir en gros plan une chaussure, une narine. Cependant les détails, leur découpe et ordonnancement ne sont pas seulement le produit d'appareillages optiques explicites ou implicites dans l'œuvre littéraire, picturale. Ils sont liés à une logique de l'écriture. Détails, fragments, points révèlent et condensent parfois la logique de l'œuvre. Ils en sont alors le rejet et le monogramme.
Représenter ou non les poils et les rides dans une sculpture. Etirer un cou, renfler exagérément un sein. Saisir le vol d'un oiseau... La sculpture grecque, selon Hegel, s'interdit les détails superflus ou bestiaux. Ingres déforme le corps de ses odalisques. Kertész choisit la position d'un pigeon plutôt que l'ordre des monuments pour déclencher sa photographie de la ville. Chaque représentation des corps, des lieux implique une pratique du détail. Tantôt celle-ci respecte la totalité de son objet, tantôt elle le distord, le fractionne. Il est possible de distinguer différentes pratiques et différents types de détail. L'Esthétique de Hegel et d'autres discours sur l'art se méfient du détail, de sa prolifération. L'érotique d'Ingres étire les doigts, les cous, gonfle les seins. Les libertins de Sade se polarisent sur une parcelle de chair. Les détails que choisissent Borges, Perec dans leurs récits résument leur vision du monde. Le détail est sans doute lié à une esthétique, un système descriptif. En un sens, les stratégies descriptives sont influencées par l'ordre visuel, les appareils optiques du temps. Fernand Léger fait l'éloge du cinéma qui lui a appris à voir en gros plan une chaussure, une narine. Cependant les détails, leur découpe et ordonnancement ne sont pas seulement le produit d'appareillages optiques explicites ou implicites dans l'œuvre littéraire, picturale. Ils sont liés à une logique de l'écriture. Détails, fragments, points révèlent et condensent parfois la logique de l'œuvre. Ils en sont alors le rejet et le monogramme.