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Marie-Louise Trichet (1684-1759) est une grande sainte, très actuelle par sa référence radicale à Dieu seul et son intégration aux pauvres, les préférés de Dieu. Elle a vécu la parabole du " grain semé en terre qui meurt et porte beaucoup de fruits ". Si elle n'est béatifiée qu'en 1993 (16 mai), c'est qu'on a attendu la canonisation du fondateur (1947) pour engager celle de la cofondatrice. Elle n'est pas l'ombre de Montfort, ni seulement une belle réplique féminine du fondateur et la cofondatrice, mais son indispensable et original complément et prolongement.
Ce que le fondateur avait exprimé prophétiquement - explosivement, en termes de feu -, elle le résout dans une combustion lente et chaleureuse. Il a conçu l'oeuvre ardemment, au milieu de contradictions insurmontables, elle l'a fait naître sur le terrain, dans l'unanimité des soeurs, au-delà des oppositions multipliées de ce monde. Cette Petite Vie fait découvrir de l'intérieur l'invraisemblable aventure qu'unifient en profondeur un total oubli de soi, l'amour de la croix et une charité prudente mais avisée.
Elle illustre à fond la maxime de l'Evangile : " Qui veut sauver sa vie la perdra, qui la perd pour moi la sauvera... avec le centuple. " C'est le secret (communicable) des grands saints qui vont à Dieu par la paroi verticale : un secret perdu qui mérite d'être redécouvert. Elle a su intérioriser le message de Montfort avec une modestie accueillante, patiente et pleine de discernement. Elle est morte le 28 avril 1759, le même jour, au même lieu, tenant en ses mains la même statue que Montfort.
Il était mort à 43 ans. Elle, 43 ans plus tard, durant lesquels elle catalysa et réalisa son oeuvre : 122 soeurs en 35 maisons qui sont devenues des milliers en 25 pays.