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"Savoir-vivre et discrétion". Pour Leo Pontecorvo, brillant professeur de médecine et père d'une famille respectée de la bourgeoisie juive romaine, les excès et les incartades ne font pas partie du programme. Mais un soir il apprend, par le journal télévisé, qu'une gamine de douze ans l'accuse d'avoir tenté de la séduire. Un gouffre s'ouvre sous ses pieds. Rien dans sa vie ne l'a préparé à affronter une situation aussi humiliante.
Rien ne l'a préparé à se battre en général. Au lieu de clamer son innocence, Pontecorvo se replie sur lui-même et se remémore comment le piège s'est refermé sur lui, entre sa trop raisonnable femme, la fillette mythomane et ses clinquants parents, l'intraitable magistrat, l'avocat pervers... Si la justice est aveugle, l'injustice l'est aussi.
Une descente aux enfers
L'auteur nous raconte la descente aux enfers – suite aux accusations d'une gamine de douze ans -, d'un médecin réputé, père de famille respecté, dont l'unique défaut est de faire confiance à son prochain. La reconstruction de la psychologie du personnage, la manière dont il se laisse piéger, nous plonge au coeur d'une âme en souffrance : la calomnie et l'humiliation le ronge peu à peu. On pense au Procès de Kafka, à cause de l'écriture corrosive et pleine d'ironie de l'auteur, aussi pour la manière scrupuleuse, et donc d'autant plus douloureuse, employée par l'auteur pour reconstituer les faits de manière médicale, faisant du roman une sorte d'autopsie impitoyable d'un fait de société, ou la mécanique sociale est présentée comme une machine de guerre impitoyable face à la fragilité d'une vie.