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Dans une crique rocheuse du Finistère Nord, Ricardo Cavallo descend la falaise par tous les temps, équipé de panneaux de bois et de tubes de peinture à l'huile. Depuis dix ans, entre deux marées, il peint le rocher sur le motif, sur de petits formats qu'il assemble en très vastes compositions une fois revenu dans son atelier. Dans la tradition romantique et impressionniste, Ricardo Cavallo capte la diversité extrême des couleurs de la pierre, le gabbro, une roche granitique, aux fluctuations chromatiques et lumineuses infinies.
Il amorce une série d'allers-retours entre la côte et son atelier. Il repeint, superpose, retouche et finit par condenser l'intensité des couleurs déposées par le temps. Puis il assemble ses panneaux avec un décalage infime dans la juxtaposition, ce qui crée le trouble d'un espace fragmenté, doté de plusieurs centres. De qui est-il l'héritier ? De paysagistes romantiques comme Constable, mais aussi de Van Gogh, de Cézanne, et même de William Blake.
Le théâtre du sublime ne lui est pas étranger, mais il sait aussi questionner sans fin l'énigme de la forme qui lui fait face, le trouble de la perception. Aujourd'hui, Ricardo Cavallo est l'un des rares à se consacrer au motif, à la nature, au paysage. Dans la solitude de la côte et la folie de la marée.