Une fois n'est pas coutume, le nouveau roman d'Olivier Norek n'est pas un polar mais un roman historique dont le sujet est un événement peu connu de la Seconde Guerre Mondiale, l'invasion de la Finlande par l'Union soviétique.
Il s'intéresse notamment à un jeune paysan, Simo, qui va devenir le sniper le plus dangereux de l'armée finlandaise, à tel point que les soldats russes le surnommeront la « Mort blanche ».
Basé sur une solide documentation, Les guerriers de l'hiver est la nouvelle pépite de l'excellent Olivier Norek.
Métissages, mélanges, brassages et plus récemment pluriculturalisme : autant de termes qui s'imposent à qui tente de circonscrire les phénomènes...
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Métissages, mélanges, brassages et plus récemment pluriculturalisme : autant de termes qui s'imposent à qui tente de circonscrire les phénomènes sociaux et culturels du monde contemporain. Pourtant, ces mêmes mots, par leur récurrence, se révèlent à l'usage d'une médiocre efficacité. Une chose est de dire que les éléments et les êtres se mélangent, une autre de comprendre comment ces mélanges se reproduisent, s'ils sont équivalents les uns aux autres, si les procédures sont similaires, si les résultats et les effets sont semblables. Les mots couvrent plus qu'ils ne révèlent, masquent plus qu'ils ne permettent de discerner. Pour les auteurs de cet ouvrage, il s'agit d'opérer une percée dans cet ensemble de phénomènes complexes que sont les métissages et d'en identifier les mécanismes et les agents (moteurs ou simples vecteurs) que nous appelons ici passeurs. Cela impose à l'analyste (historien, anthropologue, critique littéraire) de regarder au plus près les textes, images, signes, pour observer comment s'effectuent les différents passages d'un ensemble complexe à un autre ensemble complexe, qu'il soit de l'ordre du pli et du repli dans l'écriture poétique, du recyclage plus ou moins subversif de l'Antiquité pour décrire le Nouveau Monde, de la liquidité d'un pigment qui efface le trait, du discours recomposé d'un évangélisateur zélé. Dans toute dynamique de métissage, la question du passage et du (ou des) passeur(s) est essentielle. Là se jouent les silences, les discontinuités, les contrefaçons, les chevauchements, les équivoques, autant de données improbables aux yeux des tenants de l'histoire positiviste et qui déplacent du coup les lancinantes interrogations sur l'identité.